« La qualification des Intamba pour la phase finale de la CAN est en grande partie l’œuvre des joueurs qui ont un mental solide, façonné par les grandes compétitions européennes. Dès leur arrivé, ils ont convaincu leurs compagnons que la qualification était possible », explique le sélectionneur national Alain Olivier Niyungeko «Mutombola» sur les chaines de Canal Sport. Derrière le retour au Burundi de ces joueurs internationaux, un nom: Constantin Mutima.
À juste faire allusion à la qualification historique des Intamba, deux noms s’imposent: Saido Berahino et Gaël Bigirimana. Le premier a connu toutes les gloires avec la sélection junior anglaise et le West Bromwich, son club formateur. Quand au second, la presse anglaise l’a souvent comparé au ghanéen Michael Essien, ex-sociétaire de Chelsea pour leurs qualités similaire à la médiane. Aux artisans de la qualif’, s’ajoutent le jeune Mohamed Amissi aux lendemains prometteurs, et Elvis Kamsoba probable héritier légitime du numéro 10 des réputés Blaise Karorero et Saido Ntibazonkiza.
Tous ces joueurs sont rentrés au Burundi grâce aux encouragements d’un Burundais vivant en Angleterre: Constantin Mutima.
Coach de formation, avec un licence A de l’UEFA, Mutima aurait pu se lancer dans le métier, tant le Burundi a besoin des compétences en la matière pour accompagner la croissance du niveau du football local. Cependant, il a choisit d’être agent des joueurs où il espère avoir un jour le calibre de Minos Raiola ou Jorge Mendes dans l’opinion. À coté des finances, un autre esprit l’anime, l’amour pour le Burundi: « Convaincre un jeune aux ambitions très poussées, qui regarde l’Europe, de rentrer jouer pour son pays en Afrique est rarement une chose facile. Du coup, quand on est convaincu du bien fondé de son combat, la patience finit par payer » expliquera l’agent de Zest Management.
«Cela n’a pas été facile, mais cela a été possible»
Avec Mutima, les journalistes sportifs ont commencé à informer le public qu’il y avait des joueurs de la diaspora qui aimeraient mouiller le maillot burundais. « Il a commencé à recruter les Burundais de la diaspora à l’insu même de la Fédération. C’est le prototype d’un patriote. Si la fédération l’a incorporé dans le staff, avec le titre de ‘Team manager’, un poste qui n’existait pas avant, c’est parce qu’il le mérite » dira Avelin Basegeta, le Directeur Marketing et Communication au sein de la FFB.
Le beau jeu des #Intamba en match amical du #Burundi contre l'#Algérie, qui vient de se solder par une égalisation (1-1). Cédric Amissi a marqué le but burundais à la 75è minute, dans cette rencontre de préparation de l'#AFCON2019 qui se tiendra en #Egypte du 21/06 au 19/07 2019 pic.twitter.com/B26ujmkoB9
— Jimbere (@JimbereMag) June 11, 2019
Une reconnaissance que partage les joueurs. « Si je n’avait pas connu Mutima, je ne crois pas que j’aurait joué pour les Intamba. C’est lui qui m’a donné les vraies raisons de m’impliquer pour la patrie. Grâce à lui, je vis sans doute les plus beaux moment de ma vie », encense Berahino, l’actuel capitaine des Hirondelles.
Quand au jeune sociétaire de Nek Breda en Hollande, « je me souviens de notre première rencontre. J’avais 16 ans. Un inconnu m’approche et me chante le bonheur de jouer pour sa patrie. À l’époque, je n’étais pas assez mûr pour prendre une telle décision. Maintenant que je l’ai prise, je ne regrette pas », confie Mohamed Amissi.
Un footeux aux rêves à longue portée
Ancien joueur et président de l’équipe de BSD (Burundi Sport Dynamique), Constantin Mutima s’est familiarisé avec les obstacles qui gangrènent le développement du football lorsqu’il était membre de la FFB. « J’ai toujours rêvé de voir un jour mon pays jouer la phase finale de la CAN. Aujourd’hui que nous y sommes, la prochaine destination est la Coupe du Monde, avec la Vision 2026 de la FFB. La Fédération s’est fixée cette date pour sa participation au Graal du foot mondial » explique ce fils de Bwiza.
Pour pouvoir concrétiser ce rêve de voir un jour le drapeau burundais flotter dans la phase finale de la Coupe du Monde, deux plans sont en œuvre, selon Mutima: « Le premier est de chercher de bonnes écuries européennes pour nos joueurs. Si rien ne change, des scouts turcs seront en Égypte pour quatre de nos Hirondelles. Quand aux autres qui commencent à friser la retraite internationale, le second plan est de rapatrier chaque été tous les joueurs, surtout ceux nés en Europe, toutes catégories confondues, afin de venir enrichir l’expérience locale ».