Ce mercredi 20 mars 2019, la Fondation Buntu en partenariat avec la Fondation Merck organisait à l’endroit des professionnels des médias une formation sur leur rôle pour briser la stigmatisation autour de l’infertilité et des femmes infertiles dans le cadre de la campagne « Merck, more than a mother ».
Un constat amer: rares sont les médias qui effleurent l’infertilité dans leurs publications. Malgré sa présence sur l’agenda médical ou sociétal, peu de littérature filtrent sur ce sujet, surtout au au Burundi où les statistiques sont souvent fâcheusement indisponibles.
En Afrique Sub-Saharienne, les infections sont impliquées dans l’infertilité chez 85% de femmes, contre 35 % au niveau mondial, fera savoir le gynéco-obstétricien Sylvestre Bazikamwe. La population touchée est donc importante.
Mordus par l’importance du sujet, les journalistes ne donneront pas une minute de répit au gynéco-obstétricien qui préfère d’ailleurs parler d’infécondité. L’infertilité est-elle fatale ? Se soigne- t-elle au Burundi ? En quoi la malnutrition a-t-il un lien avec l’infertilité ?
Les limites de la médecine burundaise
Des causes : les infections sexuellement transmissibles, les avortements clandestins pouvant entraîner des infections, la maladie inflammatoire pelvienne, l’éjaculation rétrograde chez l’homme, la varicocèle. A la prévention : réduire la consommation de la caféine chez les femmes, passer régulièrement des tests de laboratoire, consulter au moindre malaise tant pour l’homme que pour la femme…
Dr Bazukamwe n’omettra pas de souligner les limites de la médecine burundaise: « Ailleurs on peut, par exemple, contourner l’obstruction des trompes par la fécondation in vitro. Cette technique ne se pratique pas encore au Burundi».
Jacques Bukuru ancien rédacteur en chef à la radio nationale reviendra sur les conceptions culturelles du rôle de la femme, la sacralité d’un enfant dans la culture burundaise. «L’enfant étant une bénédiction, la femme qui ne met pas au monde est perçu comme une malédiction pour la belle-famille. Les hommes sont rarement mis en doute. »
Aux médias il a été demandé de sensibiliser sur l’infertilité féminine et masculine. Aux autorités, les professionnelles des médias ont sollicité la disponibilité des statistiques et plus d’ateliers d’information pour être mieux documentés et lever le voile sur ce sujet.