Sous le financement de l’ambassade des Pays-Bas au Burundi, le projet PAGRIS d’IFDC est arrivé au terme avec des succès spectaculaires. Avec cette saison d’été, les bénéficiaires se réjouissent des systèmes d’irrigations construits grâce à l’appui de ce projet. Témoignages…
Au Burundi, l’agriculture est encore tributaire de la pluviométrie, ce qui rend les champs souvent vulnérables. Dans une dynamique d’accroissement de la production, la mise en place des stratégies visant à multiplier les saisons culturales devient essentielle. C’est dans cette dynamique que le projet d’appui pour une gestion responsable et intégrée des sols (PAGRIS en sigles) de l’IFDC a privilégié l’approche irrigation dans sa composante « bassins versants ».
Lors d’une visite organisée du 14 au 17 juillet dans les provinces de Bujumbura et Burunga par l’équipe de l’IFDC, l’état des lieux a révélé des résultats encourageants.
L’eau est désormais accessible

Les bénéficiaires du projet PAGRIS répartis dans la commune Mubimbi de la province Bujumbura ont étendu les saisons culturales grâce aux systèmes d’irrigation mis en place avec l’appui du projet PAGRIS. Albert Mafyiritano, conseiller technique en charge du développement dans la commune récapitule : « 98 canaux de drainage sont aménagés sur 6 collines de la commune Mubimbi. »
Selon cet administratif, le projet PAGRIS a répondu favorablement aux doléances de la population qui exprimait, chaque fois, le besoin d’un système d’irrigation. Ainsi, la population de cette commune a été appuyée (en termes de gabillots, ciment, moyens financiers pour faciliter la main-d’œuvre…) dans l’aménagement des mini-barrages pour rendre l’eau accessible aux champs et faciliter la production estivale.
Pour la commune de Rumonge, un tel appui a eu lieu sur la colline Gatobo, avec un réservoir de distribution d’eau potable dans la localité. Éphrem Ngendahayo, chef de colline Gatobo, confie : « En tant que collinaires, nous avions identifié ensemble le manque criant d’eau potable, puisque nous vivions de l’eau sale de la rivière Dama et d’autres ruisseaux. » Et de poursuivre : « Nous avons exprimé notre idée d’une adduction d’eau auprès du projet PAGRIS, qui nous a fourni le matériel composé de ciment, fer à béton, des frais pour les maçons afin de compléter notre main-d’œuvre. »
De même, dans la commune de Nyanza-Lac de la province Burunga, la population de la colline Rangi a acquis un mini-barrage.
Un impact socio-économique positif

Albert Mafyiritano reconnait l’impact économique de ces initiatives : « À travers ces initiatives, le projet PAGRIS a contribué à l’autosuffisance alimentaire dans les familles, mais également les recettes des taxes se ont augmenté suite à l’accroissement du volume des ventes des produits agricoles récoltés. »
Ce projet a également permis une indépendance économique pour les femmes agricoles, tel que confirmé par Vénérande Nsavyimana, 42 ans : « Avec de nouvelles techniques agricoles et le profit tiré dans la pratique de plusieurs saisons, j’ai augmenté la production, ce qui me permet de subvenir aux besoins économiques familiaux sans peine. »
Quant à la population de la colline Gatobo, l’accès à l’eau du réservoir marque l’ère du soulagement chez les femmes ménagères de la localité. Edilose Dushimirimana, 42 ans, explique : « Nous éprouvions de la peine avec un trajet de plus de 30 minutes à puiser de l’eau sale dans la rivière Dama, courant le risque des maladies hydriques. » De ce fait, poursuit cette mère, les enfants enregistraient des retards à l’école après ces courses, tandis que leur sécurité était en danger le soir quand ils faisaient la queue pour puiser de l’eau.
Des acquis à pérenniser
Par ailleurs, ces activités soulignent le rôle de la jeunesse locale, à l’instar d’Yvette Iteriteka, 22 ans, qui témoigne : « Nous nous sommes impliqués lors des travaux de traçage des courbes de niveau, mais également dans l’aménagement du barrage. Et d’assurer : « Même à l’échéance du projet PAGRIS, nous allons pérenniser ces acquis en veillant à l’entretien de ce barrage et à la poursuite de l’aménagement des courbes de niveau. »
Pour Josephat Nizigiyimana, 32 ans, bien que le projet touche à sa fin, ses acquis demeurent : « Grâce aux comités du site, explique-t-il, nous continuons à faire des épargnes pour d’éventuels besoins de réparation.»
De même pour toutes les zones, le projet a permis la mise en place des comités des sites et des animateurs relais. Ces derniers assurent la coordination des travaux, et ont mis en place des caisses d’épargne qui leur permettront de répondre aux urgences sans faire recours aux tiers.




