Arnaud Ndikumana, fils de feu « Mwarabu » y a érigé l’ENA (Etablissement Ndikumana Arnaud), entreprise qui produit des briquettes à base de mixage des balles de riz, des parches de café et des coques de palme. Avec une production de 200 kg de briquettes l’heure, à 400 Fbu/kg «le prix minimum», l’affaire a mille et une raison de réussir …
1ère Avenue du quartier Heha. Le jour comme la nuit, le ronronnement des machines ne s’arrête pas. « Nous avons deux équipes pour maintenir la cadence de production » explique Claver Nshimirimana, directeur commercial de l’entreprise. La mission: «Sauvegarder l’environnement en produisant des briquettes qui remplaceraient valablement le charbon de bois. » Et en passant, se faire de l’argent.
Au petit matin de ce jeudi 21 mars, un camion est en train d’être chargé de sacs de briquettes. A l’intérieur de l’usine, des machines qui mélangent les matières premières pour en faire des briquettes ne s’arrêtent pas. «Si l’électricité nous est fidèle, nous pouvons même produire à peu près 3.000 kg l’heure. Une quarantaine d’ouvriers sont mobilisables. Et nous vendons selon les marchés gagnés : des fois nous fournissons les camps militaires, les écoles à régime d’internat, les camps des déplacés, etc », explicite le directeur commercial.
Genèse de l’ENA …
Après le décès du paternel, arabe installé à Kamenge pendant une trentaine d’années et que l’on surnommait « Mwarabu », Arnaud Ndikumana, le fils héritier crée en 2010 une société unipersonnelle, ENA, qui transforme les débris dérivés du bois et des balles de riz pour en faire des briquettes utilisables dans les ménages. Il commence avec une seule machine et un capital de 3 millions de Fbu.
A cette époque, c’est un business méconnu des Burundais. La société va surfer sur cela: «L’idée était originale, nous avons innové. La patience, la vision, et surtout l’envie de protéger la nature et l’environnement étaient les éléments moteurs » note Nahimana.
Après quelques années, la société va s’accroître. Plus la demande augmentait, plus la société élargissait son champ d’action, et par conséquent perfectionnait sa production. « Ainsi dans l’optique de protéger l’environnement, nous avons cessé d’utiliser en grandes quantités les sciures de bois en les remplaçant par les balles de riz, les coques de palme et les parches de café », précise-t-il.
Actuellement, la société compte 10 machines et 3 sites de production «créés pour délocaliser et donner plus de main d’œuvre à la plupart des jeunes dans le besoin ». Le directeur commercial ne nie pas pour autant que la société rencontre quelques défis :«Quelques fois nous enregistrons des faibles productions causées par la variation des saisons culturales. Notre rentabilité dépend beaucoup de l’abondance des cultures comme le riz, le café, … »
Par ailleurs, il remercie l’agence de régulation du secteur du café, ARFIC, « pour avoir interdit l’exportation parches de café afin qu’elles soient exclusivement utilisées au niveau local ».
Pour ce qui concerne la concurrence, Nahimana a une philosophie claire: «D’autres entrepreneurs qui veulent évoluer dans ce segment du marché viennent nous demander des services, des conseils, et la plupart de ceux qui opèrent déjà dans le domaine sont passés par l’ENA. Le combat contre la déforestation couplé d’une occasion de faire du business écolo ne doit pas être l’affaire d’une seule société. La concurrence occasionne l’innovation et le travail ardu. »