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Après la fête, Happy People nous laisse songeurs

Août 2014. Bujumbura abritait la dernière édition de cette big party. Et ce n’est pas pour rien qu’on colle à l’évènement un tel nom. 5 ans après, Happy People a récidivé, rappelant le potentiel touristique de l’été burundais…

« J’étais bien présente ici à Bora Bora en 2014, lors de la dernière édition en date. Mais aujourd’hui, quelle soirée ! Je n’avais jamais vu rien de pareil au Burundi. Y’avait tout : de la bonne musique, surtout burundaise, des boissons fraîches, ‘utu brobro’ (des brochettes), mais aussi et surtout, des ‘happy people’ », a commenté, la jeune Ketina, au sortir de la longue soirée.

22h

Les organisateurs de la soirée avaient prévu de débuter la fête à 17h. Promesse tenue, et ce n’est pas fréquent dans les habitudes burundaises. Vers 19h-20h, on n’aurait pas cru voir tout ce monde, deux heures après l’ouverture de la piste.
La plage était bien bondée dès 22h. Une belle brochette de mélange de nationalités : Burundais, bien sûr, Congolais, Rwandais, Ougandais, Kényans, Tanzaniens, Européens, Asiatiques, … en masse pour ce grand rendez-vous lancé sur les réseaux sociaux il y’a de cela 2 ou 3 semaines, et dont les informations tombaient au compte-goutte.
Stratégie de communication visant à retenir beaucoup plus l’attention du public, ou tout simplement, une organisation de la fête lente mais sûre ? Quel qu’en soit la raison, « the guys did it ».

MB Data, plus qu’une révélation

Les Djs de la capitale économique et ceux venus de l’étranger ont encore assuré. Mélangeant les tubes d’ici et d’ailleurs, ils ont fait bouger la place. La grande inquiétude était : oui, MB Data est l’une des révélations de l’année. Mais la nouvelle star pourra-t-elle tenir devant le public, comme Big Fizzo ou Sat-B ? Même si l’objectif de l’article n’est pas de trancher sur cette grave question, on affirmera que le jeune natif de Gatumba est en train de marquer sa place… notamment avec On The Low, le nouveau tube avec Dj Paulin et Meddy.

Un throwback dans le temps

Les moins de 50 ans l’ignorent probablement. Depuis ses origines, Bujumbura a été une ville d’ambiance qui réunissait des fêtards venus du Rwanda, de l’ex-Zaïre, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Kenya, … et des touristes du monde entier. Si Happy People, cet événement qui se fête sur les plages du Lac Tanganyika est à sa 5ème édition, avant, il y avait d’autres shows tels que le « Pool party », et sans doute le plus important de tous, mais méconnu du grand public, le mouvement « Cyclos » des années 70 et 80.

« A l’époque, il y avait une ambiance de malade dans la ville de Bujumbura, surtout sur l’unique plage de ce temps-là. Elle était située sur le site actuel de la Brarudi. Les Cyclos (des gens qui profitaient vraiment de la vie) avaient compris la philosophie d’Horace, quand il parle du ‘carpe diem’ », fait savoir un ancien fonctionnaire de l’état et l’un des Cyclos. « On était jeune et on avait de l’argent à dépenser … C’était la fête de lundi à dimanche. A l’époque, la bouteille de bière (la Primus) s’achetait entre 4 et 8 francs burundais », ajoute son ami, avec lequel il partage des souvenirs dans un certain bar de Bujumbura tous les soirs.

Même si les statistiques font défaut, il ne serait pas de trop d’avancer que les touristes et Burundais vivant à l’étranger venus en vacances au pays cet été, boostent les affaires des bars, hôtels, évènements, … de la capitale économique, et par ricochet de l’économie du pays. A la veille des prochaines échéances électorales, vivement que la sauvegarde de l’économie prime sur les calculs politiciens. « Que les intérêts des uns et des autres convergent vers l’intérêt général, car nous voulons être ici l’année prochaine », s’exclamaient deux Burundais vivant à l’étranger ce dimanche au levée du soleil.

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