Une note vocale de 16 minutes n’en est plus une, c’est un podcast. Et de grâce, arrêtez de déranger les gens avec vos emojis difficiles à déchiffrer …. On n’est plus au temps des hiéroglyphes. D’ailleurs, c’est quoi cette langue que vous utilisez dans vos conversations ? Vous avez réussi à énerver Paul, et bien régalez-vous de son coup de gueule.
Vous êtes dans des groupes WhatsApp. Peut-être avez-vous vous-mêmes déjà créé quelques-uns. Rassurez-vous, vous ne souffrez d’aucune maladie. C’est même dans l’air du temps. Cela étant, c’est fort possible, que vous les avez rejoints contre votre gré. Mais, ce qui vous exaspère tant, et vous n’êtes pas le seul : le genre de conversations qui s’y tiennent, peu de fonds, beaucoup de fadaises, mille invectives et d’autres histoires qui n’ont rien de spécial que leur côté creux.
Et au moment où j’écris ces lignes, peut-être que vous pensez à quitter quelques-uns. Faites un tour et regardez bien, la plupart d’entre eux n’ont même pas de plus-value à ajouter dans vos vies, si ce n’est que vous embarquez dans des fêtes de consommation inutile … Pour lesquelles vous n’aurez jamais déboursé aucun sou si ces groupes n’existaient pas.
« Holà les amis, voici les photos de moi Ku gatumba, je vous aime ! » ET ALORS ? Déjà qu’on n’a rien à faire de ton séjour à la campagne et déjà tu envoies 112 photos, tu veux qu’on en fasse quoi ? Qu’on en crée un musée ? Et les autres conversations déjà n’arrangent pas non plus.
Quelqu’un manque de sommeilː « Coucou là, pas encore dormis ? », il est 2 h du matin. Voilà qu’un autre veilleur de nuit va lui répondre. C’est comme ça que vous vous lèverez au petit matin avec une bonne centaine de messages échangés juste entre pas beaucoup plus que DEUX individus. « Bonjour, pourquoi il y a des gens qui ne parlent pas ici, c’est quelle sorte de mépris », ça c’est l’administrateur du groupe, mu vyubahiro vyiwe, s’apprêtant à procéder à la purge générale du groupe.
La technologie révolutionne nos échanges et notre quotidien. Et bien pour le meilleur et pour le pire !
Bien que trop vanté, d’autre part, il faut sérieusement se demander dans quelle mesure nos échanges en ligne modifient nos rapports dans la vraie vie ? À force d’être en contact tout le temps, de se parler un peu de tout n’importe comment, est-ce qu’on se parle vraiment ? C’est vrai que les groupes WhatsApp constituent un moyen simple et décomplexé de rester en contact avec les membres de la famille, les connaissances ou même les collègues de travail, surtout si ceux-ci sont éparpillés loin de nous au Burundi ou à la surface du globe.
Il est aussi vrai que c’est un mode de communication qui détruit la spontanéité, l’ambiance, d’un face-à-face, et qui met d’ailleurs en péril certaines des bonnes habitudes de la vie. Ainsi, fini les bonnes habitudes burundaises de visite aux nôtres, plus de coups de téléphone pour s’enquérir de la situation de nos êtres chers, … On a tendance à croire que quand quelqu’un écrit toujours dans le groupe WhatsApp, c’est qu’il se porte super bien, alors que ce n’est pas toujours le cas !
Une chose est vraie, n’oublions jamais que la communion se vit réellement quand les personnes se trouvent réunies physiquement dans un même endroit physique. Ce sont ces moments partagés qui nous marquent de façon durable. Encore, faut-il qu’on le répéter toujours, les gens n’ont pas que le temps pour les conversations sur WhatsApp : arrêter de les harceler avec vos messages qui n’en finissent pas.
Et j’allais oublier, quand vous écrivez dans un groupe, DE GRÂCE, adoptez un langage décent que tout le monde puisse comprendre, surtout que vous pouviez être avec des gens que vous n’avez pas même du tout connaissance, et SURTOUT, ne jamais ajouter dans un groupe quelqu’un sans son consentement.
Et tant qu’on y est, pensez-vous qu’appartenir à un groupe WhatsApp est une opportunité ou un fléau ? Quoi de mieux pour trouver la réponse que commencer par partager cet article dans vos différents groupes WhatsApp et noter les différentes réactions ? Ciao.