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Maltraitée par sa belle-mère, elle est sauvée par l’internat

C’est l’histoire d’Arianna, une jeune fille devenue orpheline de mère dès le bas âge. Très vite, elle est élevée par une belle-mère qui la maltraite à l’insu de son père. Tout y passe, privation de nourriture, coups et sévices corporelles, etc.  Finalement, elle est sauvée par son admission dans un internat. Témoignage.

Arianna (nom d’emprunt) a 15 ans et vis avec son père, sa belle-mère et ses petits frères et sœurs. Son père et sa maman ont vécu ensemble un bonheur absolu, affirme-t-elle. Mais cette joie s’est rapidement transformée en un cauchemar car sa mère est morte 3 ans après la naissance d’Arianna.

A l’époque, se souvient-elle, beaucoup de personnes venait chez elle : « Comme j’étais petite, je croyais qu’ils étaient là pour visiter papa et maman, et le plus bizarre et qu’ils étaient tous tristes. » C’est après qu’elle comprendra qu’ils étaient venus pour le deuil. 

Un mois après la mort de sa mère, son père se marie avec une autre femme qui s’intègre aussitôt dans la famille et devient une seconde mère pour elle : « Quand elle est arrivée dans la famille, je ne comprenais pas le fait de voir un nouveau visage chez nous avec mon père mais j’étais toutefois contente de pouvoir appeler une personne à nouveau « Maman ». » 

Croyant que la solitude dont elle éprouvait allait disparaitre, elle déchante vite car ce bonheur s’avère éphémère. A chaque fois qu’elle commettait une erreur, les gifles tombaient sans parler des corvés.

La sitiation s’empire avec l’arrivée de ses demis frères et sœurs : « Il fallait que je fasse tout pour eux puisque j’étais leur grande sœur. Le plus triste est que personne ne comprenait que j’avais besoin autant qu’eux de l’affection. » Plus grave, des fois lorsqu’elle rentre de l’école, elle ne trouve pas de quoi manger.

La fin du calvaire

De fil en aiguille, les conséquences de cette maltraitance surgissent : « Je ne trouvais pas le temps de réviser mes matières car je devais faire dormir mes petits frères et sœurs, les aider à manger, les surveiller afin que rien de méchant ne leur arrive et veiller à ne pas faire quelque chose de travers au risque de passer toute la journée sans manger. » 

A l’école, la concentration n’y est plus. Arianna passe ses nuits à pleurer seule dans sa chambre. Et un jour, les pleurs s’estompent et laissent place à une forme de dégout de la vie et une tristesse chronique : « Et là, c’est devenu grave car je ne me concentrais plus en classe. Et chaque fois qu’un professeur expliquait sa matière, tout tournait sans cesse dans ma tête autour de ce que ma belle-mère me faisait subir. »

Son père qui travaille en ville n’a jamais remarqué que sa belle-mère la maltraitait quand il n’était pas là. Il apprend le calvaire que vit sa fille lorsque la direction de l’école le convoque à l’école, alertée par les professeurs qui ne comprennent pas pourquoi Arianna n’arrive plus à suivre les cours : « Quand mon a appris la vérité c’était comme s’il recevait un grand coup sur la tête. »

Rapidement son père l’amène dans un centre où elle suivra un traitement et petit à petit, la jeune fille de 15 ans retrouve le goût à la vie mais comme sa belle-mère ne pouvait pas changer, et qu’il était difficile pour son père de quitter, le papa a décidé d’inscrire sa fille dans un internat, histoire de l’éloigner de sa femme : « Mon état s’est depuis amélioré même s’il reste quelques séquelles. »

Un article rédigé par Niyonkuru Offre Liena dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme un ancien du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.

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