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Entretien des infrastructures routières : quid des caniveaux et des égouts ?

La machine de réfection du réseau routier national est en marche. Certaines routes qui étaient délabrées deviennent désormais praticables. Néanmoins, l’état des caniveaux/égouts au bord ou au milieu des routes, surtout en Mairie de Bujumbura, laisse à désirer. Les eaux de pluie s’emparent des voiries, bloquant la circulation. Toutefois, l’Agence Routière du Burundi (ARB) assure faire de son mieux, mais rejette les responsabilités sur l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction (OBUHA). Gros plan

Le programme du gouvernement de réhabiliter le réseau routier national semble déjà porter ses premiers fruits. Les usagers de certaines routes se réjouissent de leur état actuel. Certains conducteurs rencontrés sur la RN1 sont aux anges. Selon Thierry, un chauffeur de bus de transport en commun, cette route nationale était auparavant hérissée de nids de poule, ce qui occasionnait des soucis techniques et parfois des accidents.

En effet, les travaux de réhabilitation de la RN2, RN18 et une partie de la RN5 ont déjà été conclus. D’après le DG de l’ARB, environ 18,5 sur 26 milliards Fbu du budget alloué à l’entretien des routes ont déjà été dépensés jusqu’en janvier 2023. « L’Etat nous a promis un autre budget de 23 milliards pour la suite de la mise en œuvre des travaux », glisse Ir Régis Mpawenayo, DG de l’ARB.

Et d’ajouter : « L’ARB se concentre maintenant sur la réfection de certaines routes provinciales non goudronnées de Bubanza, Bururi, Karusi et Cankuzo ainsi que les travaux de pavage des rues de Muyinga. En Mairie de Bujumbura, elle s’implique dans la rénovation de certaines routes goudronnées reliant les zones notamment celles des quartiers Mutanga Nord et Kigobe. »

Concernant les routes nationales 3, 16 (tronçon Bururi-Mahwa) et le Boulevard Adolphe Nshimirimana, les travaux de réhabilitation sont en train d’être exécutés par les sociétés étrangères, souligne Mpawenayo. « Certains chantiers de réhabilitation exigent l’expertise internationale, c’est pourquoi par exemple la RN3 est en train d’être rénovée par les entreprises Chico et Sogea Satom », précise-t-il

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Les caniveaux et les égouts laissés pour compte

Le drame survenu le 31/01/2023 en Mairie de Bujumbura nous a rappelé la défaillance du système de drainage des eaux de pluie. Les boulevards de l’Indépendance et de l’Uprona et certaines rues ont été inondés, occasionnant leur impraticabilité pour les véhicules et les piétons. Certains citadins craignent une réitération du même fait, d’autant plus que rien n’a encore été entrepris jusqu’à aujourd’hui pour entretenir les caniveaux et les égouts. Emelyne, une mère qui a requis l’anonymat, garde l’amertume d’une sale journée passée en Mairie de Bujumbura : « Ce jour-là, je me souviens avoir payé 500 Fbu afin de traverser la route sur le dos d’une personne. Je m’inquiète pour mes enfants si une telle situation surgissait en leur présence. »

Vraisemblablement, les caniveaux érigés sur les routes de la Mairie de Bujumbura ne sont pas bien entretenus. Parfois ils sont remplis de déchets ou abîmés.

Par rapport à cette situation, le DG de l’ARB indique que son institution se charge toujours des conduits des routes rénovées : « Quand on exécute des travaux de rénovation sur un tronçon donné, on doit s’assurer que les avaloirs, caniveaux ou égouts sont en bon état. Mais pour le cas de ces voiries urbaines dont les conduits ne sont pas aménagés, la charge revient à l’OBUHA », nuance Ir Régis Mpawenayo.

Prétexte : le manque de fonds

Contacté par téléphone, Cléophas Bizabishaka, directeur de l’Environnement, hygiène et assainissement à l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA), explique que ce phénomène est dû au bouchage des collecteurs des eaux pluviales, ce qui nécessite des travaux de curage et débouchage d’une façon permanente.

Cléophas Bizabishaka insiste sur les études pour élucider l’état des lieux du réseau de drainage des eaux de pluie afin de planifier les travaux de sa réhabilitation globale. « C’est une urgence parce que chaque fois de besoin, l’OBUHA exécute des travaux de rénovation des exutoires des eaux pluviales, mais n’arrive pas à contenir la situation d’une manière globale, faute de moyens. Ce dernier aspect engage la Direction générale », souligne-t-il.

Jusqu’au moment où nous publions ces lignes, nous avons essayé de joindre le DG de l’OBUHA pour nous éclairer sur le budget alloué pour la réhabilitation globale du réseau de drainage des eaux de pluie, mais en vain.

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