Chez les amateurs burundais du ballon rond, l’heure est moins à la fêteː la qualif’ pour une deuxième CAN consécutive n’a pas été au rendez-vous. La Mauritanie a battu la Centrafrique, ce 30 mars, sur un score de 1 but à 0, synonyme de l’élimination des Intamba.
Retour d’abord sur le match qui a presque tout gâché, alors qu’il était décisif. Dans un point de presse, à une journée du choc Burundi vs Centrafrique, le 26 mars dernier au stade Intwari, un match retour comptant pour la 5ème journée de la phase éliminatoire à la CAN2021, le président de la FFB, Révérien Ndikuriyo était optimiste : «Je n’ai aucune crainte, la victoire nous est acquise. Nous nous apprêtons pour une seconde CAN.» Une somme colossale sera même promise aux joueurs en cas de qualification.
Les ingrédients semblent alors réunis, pour une victoire au stade Intwari, mais la réalité sera autre. Tout se résume en 2 actions fatales, que les amateurs du ballon rond burundais n’oublieront de sitôt.
La première est une mauvaise passe du défenseur Fréderic Nsabiyumva de la tête à son gardien, Onésime Rukundo. Une passe aérienne, courte et vite interceptée par Louis Mafouta, l’attaquant centrafricain. But pour la Centrafrique ! La deuxième est une sortie hasardeuse du portier burundais vite punie par le même Louis Mafouta qui double la mise pour son équipe.
2 actions qui ont plombé les chances des burundais de jouer la CAN pour la seconde fois de suite, malgré leurs efforts pour revenir au score et arracher un nul à la fin de la partie. Mais, si certains burundais ne retiennent que ces deux actions, d’autres considèrent que les Intamba étaient mal partis depuis le début des éliminatoires.
Le verdict de Banguiː la pilule qui ne passe pas
Après ce match raté face aux fauves de la République Centrafricaine, tout devrait se jouer alors ce mardi 30 mars lors de la 6ème journée. Une réaction impérative était attendue de la part des Intamba, une victoire obligatoire pour espérer la qualification, tout en misant sur une déroute de la part des mourabitounes mauritaniens. Mais en gagnant un peu plus tôt face à la République Centrafricaine, la Mauritanie ne laissait aucun choix aux Intambas qui étaient d’office éliminés.
Tout de même, refusant de se plier à leur sort d’éliminés, les blancs-verts-rouges ont été bien meilleurs que lors de la rencontre précédente, vaincus par un but face à l’équipe chérifienne. Le Burundi aura vu la qualification lui filer entre les doigts lors des deux dernières journées.
Les espoirs des fans sonttombés à l’eau, surtout qu’avec les retours de Saidi Ntibazonkiza, son petit frère, Steve Nzigamasabo, et le latéral droit Emery Nimubona, après cinq ans de suspension avait permis un regain de confiance chez les supporters burundais. Le retour de ces joueurs expérimentés, qui coïncidait avec la venue des binationaux comme l’indispensable Marco Weymans et Philip Oslev ont eu le mérite d’apporter de l’allant offensif, plus de variété, de dynamisme à une équipe qui était en panne d’inspiration.
« Le confort nous a coûté la qualification »
C’est du moins l’avis de Beni Darcy Shemeza, supporteur inconditionnel des Intambaː « On a trop lâché après la dernière CAN au lieu de se remettre au travail. C’était comme si on allait toujours avoir la qualification. Il fallait voir surtout les 2 premiers matchs pour s’en rendre compte. Nous nous sommes réveillés sur la double confrontation face à la Mauritanie. »
Pour lui, la non qualification est un contre-favorable, car il permettra de remettre rapidement les pendules à l’heure. Il ne faut surtout pas se complaire dans la résignation, participer dans la CAN doit être désormais la norme.
Hassan Niyonkuru, son compère, a un autre avis. Pour luiː « il faut plutôt remettre le jeu au centre du projet. Parce qu’il ne l’a jamais été. Il faut sélectionner du sang neuf, former un groupe nouveau, construire une équipe, la rendre » attirante « . Sinon la dernière qualification n’aura été qu’une façade illusoire, un accident comme il en arrive chaque jour. Il faut chercher à décoller au plus vite, car il y a risque de ne plus revoir la CAN ».
Pour sieur Darcy, les burundais auront été caractérisées par une timidité dans leur expression collective et un manque d’imagination sur le plan offensif, qui sont à placer au fait que le niveau des joueurs cadres de la sélection a baissé ː« Cédric Hamissi qui commence à prendre un coup de vieux, la sérénité à toute épreuve de « Fere » qui n’est plus qu’une légende , Saïdo Berahino qui traverse une mauvaise passe …..Alors que c’est eux l’ossature de l’équipe, il faut un recyclage de la sélection pour lui donner un nouvel élan. »
Au vu du casting, les fans ont raison d’alimenter de légitimes ambitions. Le plus dur reste de renaitre des cendres comme le phœnix. Une bonne organisation doit être de mise, un défi de taille qu’aura à relever le prochain dirigeant de la FFB quand on sait que les élections auront lieu l’année prochaine ː « Les hirondelles ont des ailes pour voler loin, il faut leur donner un cadre d’expression assez professionnel » , conclue Hassan.