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Divorces, quand les enfants en paient le prix fort

Ils observent, impuissants, aux bagarres et aux séparations de leurs parents. Cela engendre des blessures profondes… difficiles à guérir. Bienvenue dans l’univers de ces victimes blessées pour longtemps.

Ces enfants se comptent certainement par milliers au Burundi. Mais, leurs souffrances sont invisibles aux yeux du citoyen pressé de faire sa vie, leurs pleurs n’engagent qu’eux. Les enfants dont les parents ont divorcé vivent un déchirement intérieur, que les parents ignorent, ou font semblant d’ignorer. Brigitte, 19 ans, raconte : « Mes parents n’ont pas fait long feu avec leur histoire d’amour. Ils se sont séparés alors que j’étais toute petite, à mes 5 ans, ainée et unique enfant. Ils se disputaient tout le temps. J’étais là, j’entendais tout et c’était horrible. J’ai peur de ne jamais oublier ces scènes ».

Bien plus, témoigne-t-elle, avant ses 8 ans, elle était partagée entre deux maisons, séjournant une semaine chez son père, une autre chez sa mère : « Certes, ils ne se bagarraient plus comme avant mais cette expérience m’a rendu triste. » Et marteler qu’un conflit conjugal est vécue comme un choc par les enfants que ce que l’on imagine.

Les conséquences plus lourdes

Et les conséquences d’un divorce que ce soit devant un juge ou une séparation dans le ménage sont multiples. Alice Nkurunziza, psychosociologue de carrière, fait savoir qu’un enfant qui n’évolue pas avec ses deux parents à cause d’une séparation, développe un esprit rebelle, et adopte des comportements séditieux : « Ces enfants sont en général d’une humeur dépressive, contestant tout et rien, se bagarrant à tout bout de champ. » Pire, ils adoptent souvent l’habitude de voler, de consommer l’alcool et la drogue : « Cela est dû principalement au manque d’affection à l’enfance ».

Même si cela n’arrivait pas, si l’enfant manifeste une dose de courage, l’entourage peu l’influencer, quand il aperçoit l’ambiance qui règne chez les familles complètes.

Pour elle, le divorce devrait être la dernière option, car au-delà des intérêts des parents, au centre, devrait figurer ceux de leurs enfants.

Un article rédigé par Kwizera Lydia dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme un ancien du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.

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