Incorporés dans le projet « Terimbere » de la SaCoDé, les Village Savings and Loans Associations (VSLA) initiés dans la zone Gatumba, commune Mutimbuzi commencent à porter leurs fruits.
Au départ, l’approche VSLA dénommée AVEC en français (Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit) a été utilisée par l’ONG CARE International au Niger en 1991. Elle-ci consistait en une circulation de l’argent au sein de petites entités des communautés rurales, les tontines, connues sous le nom d’Ibirimba au Burundi. Un peu plus tard, cette méthode a été récupérée par d’autres ONG dans d’autres pays africains comme le Rwanda et le Mozambique. Au Burundi la SaCoDé l’a expérimenté dans ses groupes cibles (femmes et jeunes) de Gatumba.
Une porte d’entrée
Elysée Niyukuri, coordinateur du projet à Gatumba indique la spécificité des VLSA de la SaCoDé: « Ce ne sont pas uniquement des associations d’épargne et de crédit comme on en voit ailleurs au Burundi. En plus de sa dimension économique, il y’ a également les dimensions sociale et sanitaire entre autres. »
En effet, les réunions des femmes et des jeunes au sein des VLSA sont l’occasion de parler d’autre chose : « Ils vivent en grande partie dans des conditions précaires. On essaie donc de les tirer de cette précarité parce qu’elle est source de tous leurs maux. Les femmes par exemple qui dépendent totalement de leurs maris sont maltraitées par ces derniers, qui les considèrent comme de simples consommatrices. » Un processus qui ne se fait pas par un coup de baguette magique : les crédits reçus au sein des VSLA doivent être capitalisés pour un investissement effectif. Les bénéficiaires reçoivent des formations en entrepreneuriat pour bien rentabiliser ce qu’ils obtiennent des VLSA.
Par ailleurs, consciente que le développement intégral de ses membres ne dépend pas que de l’argent uniquement, la SaCoDé profite des rencontres des bénéficiaires pour leur parler de la santé sexuelle et reproductive.
VLSA, une success story
Affilié au VSLA « Dufashanye Urwaruka », Amédée Manirakiza avoue qu’il ne savait pas à quel saint se vouer avant d’intégrer le projet. Une fois qu’il a rejoint le mouvement, ses talents culinaires ont trouvé une place d’expression: « : «Grâce à un renforcement de capacités en entrepreneuriat reçu au Centre communautaire SaCoDé de Gatumba, j’ai eu une place pour la cuisine au bar communément appelé Centre Rema. Aujourd’hui, j’arrive à servir plus de 100 personnes avec mes propres fonds », témoigne-t-il.
Mawazo Nzonywayingoma du VSLA « Kanura Bakenyezi » raconte, reconnaissante : « Avant de venir au centre, j’étais vraiment désespérée. Je ne pensais qu’à me suicider à cause du VIH que mon mari m’a transmis. Par la suite, une voisine est venu me rendre visite et m’a parlé du Centre construit par la SACODE et des services offerts. J’en suis maintenant un membre et les enseignements reçus m’ont aidée dans ma vie, pour adopter un comportement responsable. Nous nous entendons actuellement avec mon mari ».