Les cas de grossesses en milieu scolaire tendent à diminuer mais la prévalence du VIH/Sida reste élevée. Toutefois avec l’introduction de l’approche globale de l’école (AGE), les clubs de santé font de leur mieux pour changer la donne en s’aidant des messages bien précis.
Au Burundi, au cours de l’année scolaire 2018-2019, les cas de grossesses ont régressé de 1619 à 440 au cycle fondamental et 1663 à 828 cas au post-fondamental par rapport à l’année scolaire 2014-2015. Partant de l’Etude Démographique de Santé au Burundi 2017, la prévalence du VIH chez les femmes de 15 à 49 ans était de 1,2 % à côté de 0,3% des hommes se trouvant dans la même tranche d’âge. Pour éliminer ce phénomène, dans certaines écoles du Burundi, les élèves sont accompagnés par les prestataires appelés les pères et tantes éducateurs. Leur rôle ne se limite pas aux conseils seulement. Les jeunes adolescents bénéficient un suivi technique et sont encouragés à se faire dépister du VIH/Sida.
Bubanza, encore du pain sur la planche
A Bubanza, les grossesses non désirées restent inquiétantes dans les écoles de la direction provinciale malgré leur diminution depuis l’année scolaire 2018-2019. Ces cas sont passés de 96 en 2018-2019, à 52 en 2019-2020 et à 51 en 2020-2021. La commune Musigati vient en tête avec 21 cas en 2021 et 104 cas depuis 2016. Elles sont dues à la mauvaise information des élèves, au manque de dialogue entre parents et enfants, manque d’occupation des enfants (l’oisiveté), et surtout l’impunité des auteurs. Selon Claude Badugaritse, Directeur Provincial de l’Education à Bubanza, les auteurs identifiés sont parmi les motards, les commerçants, les élèves, les enseignants, les conducteurs de taxis, les soldats et les policiers, les coiffeurs et grooms. Pour prévenir ces grossesses en milieu scolaire, les directions ont mis en place des clubs au sein desquels les élèves membres sont sensibilisés sur la santé sexuelle et reproductive. Surtout dans les écoles post fondamentales. La matière est centrée sur les changements physiologiques, les risques encourus en cas de rapport sexuels non protégés, des exemples à éviter. De plus grâce à l’AGE (approche globale de l’école), les élèves apprennent à être responsables de leur vie.
Bujumbura n’en est pas épargnée
L’EDS 2017 démontre une hausse de la prévalence du VIH en milieu urbain. Elle est de 3,5 pour les femmes et 1,3 pour les hommes. Ladouce Irakoze est une lauréate du lycée municipal de Gikungu à Mutanga-Nord en mairie de Bujumbura et fut membre du club de santé sur cet établissement. Deux ans après, elle manifeste sa gratitude : « Dans notre club santé, nous apprenions à poser des comportements responsables afin d’éviter de tomber enceinte ou bien d’attraper le SIDA.» Et d’ajouter qu’elle a choisi ce club car elle voulait tout savoir sur comment se comporter afin de garder une bonne santé. Aujourd’hui, elle est leader et apprend aux autres jeunes de son université à bien se comporter. L’action des clubs de santé ne se limite pas à ces deux provinces. Les écoles des autres 16 provinces disposent de clubs de santé qui appuient les jeunes adolescents.