«En effet, selon la Banque Africaine de Développement (BAD), sur 1 200 entreprises créées au Burundi en 2011, 450 étaient des grandes entreprises et 750 autres, des petites et moyennes entreprises (PME). Dans cette sous-catégorie, 15 % des entités, soit moins de 70 PME, fournissaient plus 90 % des recettes de l’État» a noté Bruce-Vaillant Ntangibitunga, consultant au CDE (Centre for Development and Entreprises Great Lakes)
L’analyse aura été faite lors de la conférence pour le lancement officiel de la campagne «Birashoboka» organisée par le CDE ce lundi 28 janvier à l’endroit des professionnels des medias sur leur rôle dans la promotion de la libre entreprise au Burundi.
Par la libre entreprise, il faut comprendre un système économique où la propriété et l’activité d’entreprise connaissent peu de restrictions (Dictionnaire Larousse). Un phénomène bien présent au Burundi. Effectivement, selon l’API (Agence pour la Promotion de l’Investissement), depuis 2013, en moyenne, plus de 2000 entreprises ont annuellement été créées.
Certes, elles ont été créées, mais leur longévité reste à désirer. «Des mort-nés», a tristement précisé Bruce-Vaillant, consultant au CDE. Selon lui, ces entreprises naissantes se heurtent à diverses contraintes liées au climat des affaires qui les obligent à jeter l’éponge et opérer dans l’informel, ce qui se répercute, bien sûr, sur le niveau de la production nationale.
« La mauvaise qualité des institutions incite l’informel et la prédation au détriment des activités entrepreneuriales. Si la législation pouvait faciliter la tâche aux entrepreneurs pour qu’ils opèrent facilement, et surtout au niveau de la certification des produits, afin de pouvoir mieux commercialiser sur le marché local, et même exporter leurs produits, leurs recettes augmenteraient sensiblement» aura souligné l’expert.
Une contribution des médias
La campagne «Birashoboka», comme l’a bien expliqué Aimable Manirakiza, Directeur Exécutif du CDE, vise à plaider pour l’amélioration du climat des affaires au Burundi. Pour cela, il a rappelé aux professionnels des médias : «votre rôle est d’influencer plus de gens au Burundi par rapport aux bienfaits des agents de développement (les entrepreneurs) par la promotion des idées, dans vos programmes, pour l’amelioration du climat des affaires au Burundi».
«Les médias ont la capacité de mieux expliquer à la population pourquoi elle se doit de réclamer les meilleurs politiques économiques de la part des décideurs, par exemple, en évoquant dans leurs programmes, les inconvénients d’une mauvaise réglementation des entreprises, ou mener et publier des études que les autorités peuvent s’inspirer afin de réduire les coûts de la réglementation» a explicité le patron du CDE.