BUJUMBURA, 14 déc (ABP) – Le projet de décret portant fixation des langues d’enseignement à l’Ecole Fondamentale a été analysé au Conseil des ministres du 12 décembre 2018, selon un communiqué du secrétariat général du Gouvernement. Désormais en première année, le kirundi sera enseigné à l’écrit et le français à l’oral.
En effet, les membres du gouvernement se sont rendu compte que dans le cadre de la poursuite de la réforme du système éducatif engagée par le gouvernement depuis 2012, « il faut actuellement adapter les matières et les méthodes pédagogiques des trois premiers cycles de l’enseignement fondamental et du quatrième cycle, dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation. »
Pour cela, la mise en œuvre de diverses mesures et l’enseignement des langues constituent la première mesure directe permettant l’atteinte des objectifs visés.
Selon le communiqué, il a été constaté que l’enseignement des quatre langues, à savoir le français, le kirundi, l’anglais et le kiswahili dès la première année du parcours scolaire complique la progression des apprentissages. Les différents rapports des visites sur terrain, complétés par les témoignages des enseignants font état des défis importants dans l’enseignement des langues aux trois premiers cycles de l’enseignement. C’est notamment la faible maîtrise des langues par les enseignants, particulièrement l’anglais et le kiswahili, l’absence de prérequis suffisants des enseignants, étant donné que leur cursus de formation initiale ne les a préparé pas suffisamment à l’enseignement de ces langues, les interférence linguistiques à l’oral comme à l’écrit chez l’enfant, car l’introduction précoce des langues étrangères trouble l’équilibre phonologique chez l’enfant.
Il s’agit aussi du faible temps d’apprentissage de la lecture et de l’écriture de la langue maternelle et de la langue d’enseignement qui sont le kirundi et
le français, d’autant plus que les séances destinées à renforcer les compétences de ces deux langues sont partagées avec l’enseignement des deux autres langues.
Au regard de tous ces défis, poursuit le communiqué, « le Conseil des ministres a décidé qu’en première année, seront enseignés le kirundi à l’écrit et le français à l’oral, et que ce dernier sera enseigné avec recours à l’écrit à partir de la deuxième année. L’anglais sera intégré à partir de la troisième année d’abord à l’oral, puis à l’écrit à partir de la cinquième année et le kiswahili sera introduit en cinquième année à l’oral avant une intégration de l’écrit en sixième année ».
Par ailleurs, « une transition linguistique de l’enseignement du kirundi au français dans les disciplines des Mathématiques et des Sciences et Technologies va commencer à partir de la quatrième année, pour préparer l’enfant à l’enseignement en français à partir de la cinquième année. »
Après analyse et débat, le projet a été adopté avec des recommandations à tenir en considération dans la conduite de cette réforme, en prévoyant notamment une période de transition permettant de préparer le passage de l’ancien système au nouveau système d’enseignement.