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Pamoja Festival: toujours du gospel, ou plus de mondanités ?

©Jimbere | Sur scène lors de la quatrième édition du Pamoja Festival

La quatrième édition de la musique religieuse sous la bannière de Pamoja Festival a été un melting-pot de proclamation de la bonne nouvelle au rythme de la musique dite « profane » pour les born again. Nouveau réveil spirituel, ou effets de mode ?

Veni, vidi! Si on ne connaissait pas nos artistes dans les rues de Bujumbura, on se serait cru quelque part sur ces îles où l’on quitte les rythmes dance-hall pour du reggae… Dès 15 h de l’après-midi de ce 4 août 2019, les entrées de Karera Beach étaient bondées de jeunes de la capitale Bujumbura, la plupart en tenue décontractée, certains en solo, d’autres en petits groupes d’amis mais de couples pour goûter au meilleur de la création gospel au Burundi.
Et pendant plus de quatre heures, les artistes ont pu maintenir le public en transe, notamment par les déhanchements des danseuses…

Le concert allait se clôturer avec plusieurs interrogations pour les journalistes venus couvrir l’événement. Principalement sur la contradiction entre l’objet de la rencontre (célébrer la musique religieuse) et les aspects de sa tenue: comment par exemple expliquer les pas de danse dans « Tetema » de Diamond et Ray Vanny sur la scène d’un concert gospel?
La question tombera dans l’oreille d’un jeune pasteur dans une église au centre-ville, qui préféra jouer la diplomatie: « Je me réserve de tout commentaire pour ne pas me compromettre, mais ce dont je suis sûr c’est que ma chorale ne se produira jamais dans ce festival ».

Le public lors de la 4ème édition du Pamoja

« Le langage du public »

Une critique balayée par le chargé de la communication de l’événement Hugues Safari: « Pamoja Festival s’inscrit dans la philosophie de créer une plate-forme qui permet l’épanouissement des arts urbains qui n’ont pas pu se créer une place dans les programmes de différentes églises au Burundi », avertit-il. Avant de préciser que c’est également « une occasion de créer un espace où ces jeunes en vacances peuvent se divertir en savourant de la bonne musique, tout en menant les jeunes citadins au salut ».

Il explique également pourquoi l’organisation du Festival préfère ne pas associer les églises comme partie intégrante de l’évènement: « Notre mission est de loin différente de celle des églises et de l’organigramme de ces dernières. De plus dans un si grand évènement comme celui-ci, la gestion des églises exigerait une logistique lourde et coûteuse que nous sommes pas capables d’offrir ».

Un autre membre du staff ne dit pas le contraire: « La mission spécifique du festival est d’évangéliser en portant le message vers le public dans son mode de vie et dans un langage qu’il comprend le mieux ». Du coup, le pasteur et prédicateur du jour, Marc Kagisye, est apparu sur scène en tenue décontractée, short et T-shirt près le corps, loin du traditionnel costard.

Pour cette édition, la participation de la nigériane Agent Snypa qui s’est produite pour la première fois sur la scène burundaise a été appréciée au même titre que l’ougandais Holy Keane.

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