« Célébrer la beauté et l’intelligence », peut-on lire sur le profil Instagram de Miss University Africa. Celle qui représentera le Burundi dans l’édition 2019, la vingtaine sonnée, est une fille qui n’a pas froid aux yeux, belle et courageuse. Portrait.
La nuit tombe sur Bujumbura, les grillons s’en donnent à cœur joie à leurs stridulations vespérales. On n’entend qu’eux dans cette contrée relativement calme. On est à Rohero, avenue octobre, tout près du Zion Hotel.
Ponctualité mais aussi serviabilité
Sur la montre, notre rendez-vous manque encore quelques petites deux minutes, mais elle est déjà là, au portail pour nous accueillir. Les cheveux ébouriffés et le sac à main qu’elle porte trahissent la farce qu’elle veut nous faire avaler : elle n’était pas là, elle vient juste d’arriver.
Affairée, elle nous demande d’entrer en hâte. L’endroit est juste idéal : piscine, paillote, barza décoré aux cranes de buffles, … tout y est exotique et beau. Elle nous fait savoir que ce n’est pas chez elle mais plutôt chez sa grand-mère. Y est-elle venue pour faire de la villégiature ?
La fière studieuse et travailleuse répond : « Je suis venue ici parce que l’endroit est plus tranquille que mon Nyakabiga où je ne peux pas me concentrer à cause des visites incessantes des amis, des médias, … et autres empêchements. » De quoi nous prouver sur son côté sérieux ? « J’aime travailler. Je suis bien dans mon corps que quand je bosse sur quelque chose », glissera-t-elle d’une voix très mélodieuse.
Mais qui est vraiment Dative Uwimana ?
Native de Jabe, la locataire de Nyakabiga est née en 1998. Elle fait les études secondaires au Lycée Scheppers de Nyakabiga et au Lycée de la Cepebu, après un court passage à l’Ecole Primaire de Ntahangwa. Aujourd’hui, à l’Université Lumière de Bujumbura, avec son 1,94m et 55 Kg, impossible de la confondre avec quelqu’une d’autre : « A la fac, ils m’appellent : ‘Wa mukobwa muremure yiga muri gestion’ (la jeune fille élancée étudiante en Gestion et administration). »
Leadership, volontariat, concours de beauté, tout s’est mêlé sur son passage
Finesse de posture, taille de gazelle, celle qu’on croirait mannequin ou encore volleyeuse de par sa taille n’est pas à son baptême dans le business. Déjà en 2018, elle postule dans la compétition Miss Burundi (édition 2018) sur conseil de son coach Ghyslain Hakizimana qui voyait du potentiel en elle. Elle va représenter la Mairie de Bujumbura dans la finale, malheureusement la compétition n’a pas été clôturée après des malentendus entre les membres de l’équipe organisatrice.
Son projet dans cette compétition qui portait notamment sur la promotion des talents ne va pas pour autant tomber dans l’eau. Elle a maintenu le cap et travaille aujourd’hui dans une association de jeunes dédiée à la valorisation des talents « Afro-talents ». Elle est aussi parmi les membres-fondateurs de « Greater Women », une association pour l’empowerment des filles, et est également la manager du groupe de musique gospel « Sons of the Morning Stars », plus connu sous le sobriquet de « SMS ».
Quant à la compétition de Miss Africa University, elle indique que cela représente une occasion en or pour elle : « Pas de bikini dans la compétition. Un paramètre très essentiel car en relation avec mes valeurs chrétiennes. Aussi, c’est une plateforme extraordinaire pour les filles afin de faire valoir ce dont elles sont capables », avant de souligner qu’elle aime leur façon de faire et les thèmes qu’ils mettent en avant : l’éducation des filles, l’autonomisation des femmes et la célébration de la beauté avec l’intelligence.
Pour le boot camp de ce concours de beauté et d’intelligence prévu du 1er au 15 novembre prochain, la miss rappelle : « Il est encore possible de voter pour moi. Vous pouvez le faire en likant ou commentant ma photo sur la page Instagram de Miss University Africa. Pour le moment, j’ai déjà eu plus de 2240 votes »