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Berry, un écran de fumée : les « traders » en détresse

De Crowd One à Berry en passant par Alliance Global in motion et autres, les « traders » et les «businessmen» grincent des dents, à cause d’une même histoire de manipulation qui se répète à longueur de temps. Certes, avec des acteurs différents, mais avec les mêmes procédés.

Berry est la plateforme d’échange la plus prisée des espaces numériques de commercialisation de la monnaie virtuelle au Burundi, ces derniers temps. Les « traders de Berry », comme, ils se font appeler eux même, ont été rattrapés par les couacs de ce système. Sans contrat ni législation qui les protège, ils ne savent plus à quel saint se vouer, dès qu’ils ont lu ceci : le site n’est plus fonctionnel. »

En catimini, les traders de Berry se sont vu refuser de faire des retraits et autres opérations connexes depuis le 26 avril dernier. C’est la mondialisation, martèle Xavier, un des usagers de Berry, sans toutefois nous donner de précisions sur le volet légal qui accompagne cette mondialisation, pour assurer une protection juridique à ceux qui participent activement dans cette mondialisation, douteuse et qui abhorre au plus haut degré la critique en procédant d’un wokisme sans précédent.

Les jeunes ne peuvent s’en sortir qu’en sortant des sentiers battus ; les plateformes comme Berry sont l’ersatz, la voie imparable vers l’avenir, c’est l’avenir du monde ajoute-il.

Pour Faustin Ndikumana, président de la Parcem, sans cadre légal et institutionnel, les gens ne poursuivent que du vent. Un autre expert en économie contacté nous fait un petit cours sur la monnaie : la monnaie « fiat » n’a pas de valeur intrinsèque, elle ne peut donc pas être vendue. Elle a pour vocation d’être un moyen de change, unité de compte et de servir comme moyen de conservation de valeur. Cette triple fonction semble aujourd’hui surannée; les techniques d’information et de communication sous la houlette de la crypto-monnaie l’ont rendue caduc et permettent de vendre et d’acheter la monnaie pour se faire des gains monétaires.

En principe, la monnaie n’a pas de valeur intrinsèque : elle n’a de valeur que par la confiance que lui accordent les agents économiques, sous la garantie de l’Etat via l’autorité monétaire, ajoute-il.

Bref, les crypto-monnaies, sans garantie légale à l’aune de l’économie réelle, sans mécanismes de contrôle de ses flux, ne sauraient être rien d’autre qu’une porte ouverte à un chaos économique.

Parlant de la crypto-monnaie, cet expert en économie, nous confie : « ces monnaies sont des chimères. Ces sont des réalités virtuelles, rien de plus. Elles n’ont aucune assise économique réelle, pour l’instant. » Bref renchérit-il, ce sont comme des pierres philosophales des temps modernes « qui prétendent emplir comme par magie les poches de billets.

Ceci étant, il affirme que si les Etats le veulent, il est possible de faire basculer le monde vers l’usage de ces monnaies cryptées, à la seule condition qu’elles soient réglementées et arrimées à l’image de l’économie nationale… Pas simple !

La BRB s’en lave les mains

Bellarmin Bacinoni, chargé de la communication à la BRB, rappelle que l’Institution ne reconnait pas la crypto-monnaie comme moyen de paiement qui a cours légal au Burundi. Le communiqué de la BRB sorti le 20 août 2019 aux le prescrit clairement : les monnaies virtuelles ou crypto-monnaies telles que Bitcoin, Ether, Litecoin, Dogecion, Onecoin, BTC, Fahari Cash Coin, Ello Cash Coin et autres produits similaires, sont des moyens de paiement non réglementés par aucune Autorité monétaire.

Qui plus est, ces monnaies s’échangent sur des plateformes qui ne sont réglementées nulle part. Leurs valeurs versatiles entraînent des opérations de nature spéculative selon ledit communiqué. En plus de cela, elles occasionnent d’énormes risques de perte sans recours légal.

Bacinoni précise que, dans le monde entier, les banques centrales suivent de près l’évolution des monnaies cryptées. Il conseille aux Burundais de se concentrer plutôt à d’autres projets entrepreneuriaux – l’agro-business notamment, secteur que cette banque soutient -, plutôt que de perdre leur temps et argent en courant derrière des mirages.

Impossible mission de réglementer le commerce de la monnaie en ligne

Par l’absence de cadre légal et institutionnel pour réglementer le commerce des crypto-monnaie, les traders sont à la merci des gestionnaires de ces plateformes ; qui les plient à leurs quatre volontés sans. Pire, ce commerce des crypto-monnaies en lignes rend oisif, plus personne ne plus de ceux qui ont goûté à l’argent facile de ces plates formes ne veut plus faire autres choses à part jouer à pire ou face avec son argent.

Le pouvoir d’émettre une monnaie, de la battre est un pouvoir régalien et exclusif ce qui rend possible par ailleurs la réglementation et le contrôle les flux monétaires possible. « Imaginez-vous le chaos économique que cela pourrait générer, si chaque informaticien avec sa plateforme en ligne créant son « token », crée du même coup sa propre monnaie, ce qui implique sa propre loi? » s’interroge Bellarmin Bacinoni.

Et de préciser qu’aujourd’hui, dans le monde, il y a plus de 2300 crypto-monnaies soit une de plus de 100 monnaies par pays avant de conclure, qu’il serait une vaine ambition de prétendre pouvoir réglementer cette monnaie pour l’instant. Il appelle à la prudence et à faire preuve de plus de maturité.

Les maîtres mots de cette nouvelle génération de traders de la crypto-monnaie et adeptes de la formule de Ponzi en marketing de réseau sont : « faire du business ». La BRB rappelle à toutes les personnes, qui continuent à investir dans les crypto monnaies qu’il n’y a aucune loi qui les protège.  Un homme averti en vaut deux. Aux « traders » de prendre leur responsabilité et d’être prudent dans ce qu’ils font.

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