Clôturant la caravane « Burundi Innove », le collectif des bloggeurs Yaga organisait ce vendredi 7 décembre, à l’hôtel City Hills, un échange entre jeunes entrepreneurs et instances qui appuient l’innovation. Le travail en association est apparu comme une voie de sortie privilégiée.
Ils sont dans des domaines diversifiés. Des éleveurs, des agriculteurs, ceux qui sont dans la transformation des produits biodégradable, des informaticiens, des artistes… en débat sur l’entrepreneuriat des jeunes, les atouts et les balises, les solutions à adopter.
Pour cette rencontre, Yaga les a ciblé comme le précise Dacia Munezero, initiatrice de la caravane « Burundi Innove », dans les provinces pilotes dont Bujumbura, Gitega, Ngozi, et Rumonge: « Ce sont les provinces dont les jeunes sont les plus innovants en matière d’entrepreneuriat ». Ainsi, 10 entrepreneurs, deux par province, ont bénéficié de la visibilité de la part de Yaga, et la plupart d’entre eux sont les lauréats du prix Shika de BBIN (Burundi Business Incubator). D’autres, notamment les agriculteurs et éleveurs ont été promus par la PRODEFI (Programme de Développement des filières).
Bien qu’ils aient cette passion et cette ardeur d’entreprendre, ces jeunes se heurtent à plusieurs difficultés. Le capital est souvent modeste, ils ont du mal à exporter leurs produits, et les certificats de normalisation coûtent les yeux de la tête, pour des fonds de roulement souvent très limités au début des projets.
Au niveau de la BBN (Bureau Burundais de Normalisation), comme l’explique Désiré Rudaragi, chargé de la normalisation, « les jeunes entrepreneurs peuvent s’associer selon les domaines d’activités pour qu’ils puissent s’acquitter des services de la BBN et aussi accroître leurs productions pour espérer exporter ».
Le marché local étant souvent étroit, les entrepreneurs burundais rêvent d’exporter pour d’une part diversifier les débouchés, et d’autre part profiter d’une clientèle qui peut renflouer les finances des entreprises en payant les produits en devises. Ici aussi, l’association des moyens de production pour ceux qui opèrent dans le même domaine a été recommandée, afin d’optimiser les atouts des entrepreneurs.
Darlène Ndorimana, l’entrepreneure écolo https://t.co/4LxNand9Ud#entrepreneurlife #Burundi pic.twitter.com/D6WSxnQpeA
— Jimbere (@JimbereMag) December 3, 2018
Delphin Kaze, jeune entrepreneur de Gitega qui possède sa propre entreprise de transformation des déchets en charbon réutilisable par les ménages, incite les jeunes de se lancer dans des petits projets tout en ayant un but à atteindre: « J’ai commencé à partir de rien, un étudiant ordinaire qui a juste le souhait de lutter contre la déforestation et faire ma propre entreprise, et tout ce que je pouvais avoir comme moyen, je le mettais automatiquement dans l’entreprise, et petit à petit, l’oiseau a fait son nid. Il suffit d’avoir une idée, un rêve, et se nourrir de la persévérance, la patience et la passion, on finit par y arriver.»
De son côté, Pascal Hakuziyaremyec dans la transformation alimentaire à Ngozi, trouve que le Burundi regorge de plusieurs atouts qui pourraient être favorables aux jeunes. Il suffirait de s’y mettre. Lui qui commence la fabrication des pattes (spaghetti) à base des mélanges des céréales cultivés au pays, a commencé à creuser « le jour où j’ai entendu à la radio que le Burundi est classé à la 2ème place des pays qui souffrent de la malnutrition ».
Les NOTES du think-tank Isôko, initié par le @REJABDI | Entrepreneuriat culturel: un créneau porteur pour l’auto-emploi des jeunes au #Burundi https://t.co/WfIHhIsBdn pic.twitter.com/AVuRubQ6T7
— Jimbere (@JimbereMag) October 15, 2018
