En date du 20/10/2022, la commission des femmes avocates du Barreau de Bujumbura a organisé un café juridique afin de réfléchir sur les moyens de développer des relations étroites avec divers partenaires clés impliqués dans la promotion des droits de la femme.
Réunis avec les différents partenaires et experts dans la promotion des droits de la femme dans les enceintes de l’Hôtel Zion Beach de Bujumbura, ces assises ont permis de dégager certaines issues qui permettraient, à cette commission créée en 2017, de conclure des partenariats stratégiques.
Pour Maître Thérèse Ntijinama, il y a des préalables avant que la commission femmes avocates du Barreau de Bujumbura s’engage dans les relations avec les différents partenaires. « Cela inclut une auto-évaluation à tous les niveaux, partant du cadre légal, à la gestion managériale, en passant par la gestion financière et la communication interne et externe. Consécutivement, l’organisation demanderesse de l’accord doit songer à évaluer le partenaire potentiel afin de conclure des accords avec des partenaires dignes de leurs noms », souligne-t-elle
Concrètement, insiste Me Thérèse Ntijinama, le barreau qui est la tutelle administrative de la commission femmes avocates doit soigner son organe de communication en produisant régulièrement des rapports d’activités et d’audits, des contenus pour les plateformes digitales et le site web qui reflètent l’image et les activités de l’organisation.
Par-dessus le marché, poursuit-elle, la commission doit mettre en place une équipe chargée d’élaborer des stratégies pour la bonne marche des activités. « Cela permet de créer des fonds propres et de mobiliser des financements, afin de mettre en œuvre des projets à long ou à court terme », indique-t-elle. En outre, elle affirme que l’organisation ne devrait pas s’écarter de sa mission principale de défendre les justiciables : « Il ne faut pas que le barreau soit un outil de commerce. Il faut garder toujours la ligne tracée dès le départ. ».
Abondant dans le même sens, Maître Sonia Ndikumasabo souligne l’importance de collaborer avec les partenaires dans la transparence. « Si le partenaire constate un certain manquement professionnel sans toutefois le communiquer à l’avance, celui-ci peut aller loin en obligeant la révocation du contrat. Et sachez que perdre un seul partenaire équivaut à perdre 5 potentiels partenaires car ces derniers coopèrent souvent. »
???? Créée en juin 2017, la commission femmes avocates est l’une des 6 commissions du Barreau de #Bujumbura
— Jimbere (@JimbereMag) October 20, 2022
✍️ Parmi les objectifs de ce café juridique: nouer des partenariats avec les acteurs dans la promotion des femmes en général et de la femme avocate en particulier#Burundi pic.twitter.com/YB9o0qq50W
Quelle forme de partenariat adopter ?
Sans personnalité juridique, la commission femmes avocates, sous la tutelle administrative du Barreau de Bujumbura ne peut conclure des partenariats qui ne créent pas des obligations, articule Maître Jacques Nshimirimana.
Dans son intervention, cet avocat de 15 ans d’expérience, a passé en revue certains modèles de partenariat qui conviendraient à ladite commission. Pour Jacques Nshimirimana, le type partenariat de mécénat sera recommandé une fois qu’il ne présente pas des obligations allant en dehors du statut de la commission femmes avocates. « Le mécénat est surtout recommandable car il soutient entre autres les organisations naissantes en octroyant des financements sans contrepartie. Mais au cas contraire, si ce partenariat présente des obligations ayant une sensibilité hautement politique, qui va nécessiter certainement que la personnalité morale réponde vis-à-vis des services de l’Etat, cette commission agira sous la casquette du Barreau de Bujumbura », précise-t-il.
Me Jacques Nshimirimana a, par ailleurs, indiqué que le partenariat d’engagement actif ne nécessite pas d’obligations réciproques, raison pour laquelle il est judicieux de l’adopter : « Dans ce cadre, la commission femmes avocates peut par exemple s’engager à recruter des jeunes juristes qui ne sont même pas avocates pour une campagne de sensibilisation pour le respect des droits de l’homme », fait-t-il savoir, avant d’ajouter que ce partenariat ne crée pas des obligations.
Selon toujours Me Nshimirimana, la commission peut aussi s’engager à un partenariat de prestations de services. Toutefois, prévient-il, chaque type de partenariat nécessite un ensemble de stratégies à évaluer pour la bonne gestion. Clôturant ces assises, Djuma Ida, présidente de la commission femmes avocates a invité ses collègues à s’approprier des recommandations et à les mettre en œuvre dans le but de faire avancer les objectifs de la commission.