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Ils nous inspirent

À la rencontre des « Miss Sciences »

Élues parmi celles qui ont le plus de points en classe pour servir de modèles pour leurs pairs, un trio de jeunes filles est investi du rôle d’être les hérauts de la science au féminin.  Rencontre avec ces heureuses élues.

Gloria Pierrette Irakoze : « Einstein ? Même pas peur !»

Son physique pas des plus imposants renferme pourtant un mammouth de la physique. Calme, le flot des paroles mesuré, Gloria Pierrette Irakoze est une mordue des sciences depuis l’école primaire. « Les séances de calcul puis celles des mathématiques et physique au secondaire étaient un vrai régal pour moi », confie-t-elle. Alors que pour les moins matheux c’est un vrai supplice, cette ancienne du Lycée Regina Pacis de Gitega rêve grand: continuer son cursus académique dans la faculté des Sciences à l’Université du Burundi.

Physique, mathématiques ou biologie ? Le dilemme est cornélien. Toutes ces disciplines la font rêver. En pleine indécision, l’alternative médecine la tente. Elle va même passer l’examen d’entrée qu’elle réussira avec brio mais elle finit par retrouver ses anciennes amours et intègre in fine  la faculté des Sciences.

Ses rêves ? ‘‘Avoir les yeux plus gros que le monde’’, ça ne l’effraie pas. Elle se voit bien dans le futur pousser jusqu’au doctorat en se spécialisant dans la physique des ondes. « C’est un univers fascinant qu’est celui de ce domaine. On comprend des phénomènes de la vie courante qui sont aussi complexes qu’on ne le croirait », glisse-t-elle.

Izere Elsa Laure, la fille pour qui, la physique vaut de l’or.

Ses facilités avec les maths, c’est sa grande sœur qui les a détectées trop tôt. La toute petite Laure épatait pour sa précocité qui laissait son entourage admiratif. Malgré les compliments de ceux qui l’encensaient, elle n’était pas emballée au départ.  

Petit à petit, au fil des années scolaires, sa dextérité en sciences n’a fait qu’évoluer crescendo. Arrivée en dixième année, après le test d’entrée au cycle supérieur, elle a été orientée en section économique. « On me disait que j’avais de la chance, que d’ailleurs quand je fais l’économie j’atterrirais un beau jour dans une banque », se souvient-elle. C’était sans compter sur la hargne de sa grande sœur qui est revenue jouer les impresarios.

Elle lui a encore dit de foncer dans les sciences dites dures. «  Quoique versatile que cela peut paraître de ma part, j’ai suivi son conseil et je voulais me faire inscrire dans la Faculté des Sciences de l’Ingénieur avec l’envie de me spécialiser en architecture. ». À son malheur, les inscriptions étaient déjà terminées dans cette faculté et elle s’est retrouvé en polytechnique où elle choisira la filière de physique.

Programmeuse en informatique, ainsi se voit-elle dans le futur, au terme d’un  cursus académique qu’elle souhaite aussi long que ce sera possible.

Yvette Bayubahe, la « matheuse » de Mwaro.

Pour la jeune fille, le principe derrière sa présence dans la faculté des Sciences à l’Université du Burundi ne pose aucun doute. « Je suis convaincue que tout cela est une œuvre émanant de la volonté de Dieu », tranche-t-elle sans l’ombre d’une incertitude. Et ce n’est pas par hasard qu’elle attribue cette réalité à une providence divine. « Pour notre promotion, il n’y a pas eu de choix quant aux facultés que nous souhaiterions fréquenter. On a choisi à notre place. », se souvient-elle.

L’on peut facilement imaginer la joie de celle qui était la coqueluche de ses professeurs de mathématiques quand le jour de consulter les fiches d’orientations, elle s’est vue mise dans en polytechnique, où après l’année commune, elle a naturellement choisi les mathématiques pour filière.

Cette sportive, pour qui arpenter chaque weekend le mont Vugizo est un rituel inviolable, veut un jour inculquer sa passion pour les mathématiques en tant qu’enseignant. Au secondaire ou à l’université, elle n’en a cure. « Pourvu que je le partage avec les autres. C’est dommage que certains développent une phobie envers les maths en se basant sur des arguments qui ne sont pas toujours vrais », constate la jeune fille,  dépitée.

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