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A 21 ans, destination Oxford, pour un doctorat en intelligence artificielle

Diplômé du Morehouse College en mathématiques et en informatique mai dernier, à seulement 21 ans, Franck Nijimbere rejoint en octobre prochain l’University of Oxford pour entamer un doctorat en Intelligence Artificielle (IA). En attendant, il a préféré différer d’un an la suite de ses études pour devenir ingénieur informatique chez Microsoft. Portrait d’un jeune burundais modeste, enthousiaste et déterminé.

La belle histoire commence en 2012. Fasciné par l’univers de l’informatique depuis son jeune âge, la programmation fait partie des hobbies du jeune Franck Nijimbere au secondaire. Il fréquente alors l’École Internationale de Bujumbura (EIB), et rêve de rejoindre les grandes universités américaines comme informaticien.

En attendant ce rendez-vous, il se perd dans des pages sur Internet à la quête d’éventuelles opportunités qui lui permettraient de matérialiser l’ambition : « Je savais parfaitement ce que je voulais faire après mes études secondaires. Au cours de la dernière année de mes humanités générales en 2014, je me suis davantage rapproché d’autres jeunes burundais qui étudiaient en Occident, plus particulièrement aux États-Unis, pour me renseigner sur ce qu’il fallait faire pour me créer des opportunités afin d’y poursuivre mes études », se rappelle le jeune Nijimbere.

Après avoir réussi les différents tests d’aptitude intellectuelle (SAT, ACT, TOEFL, etc.) nécessaires pour postuler à un bon nombre d’universités américaines, il décroche le « Rugari Scholarship », bourse qui fournit un programme complet de bourses au Morehouse College, dans la ville d’Atlanta destiné aux jeunes africains ressortissant des pays de la région des Grands-Lacs (République démocratique du Congo, Rwanda, Burundi et Ouganda).

Double cursus

Au Morehouse College, Franck Nijimbere poursuit un double cursus, avec au menu l’informatique et les mathématiques. « Les deux domaines se complètent. Les maths permettent de donner de la logique à l’univers de l’informatique ». Et le jeune Burundais va faire : ses réalisations académiques lui permettent de postuler et décrocher la « Rhodes Scholarship », la prestigieuse bourse qui l’enverra octobre prochain à l’University of Oxford au Royaume-Unis afin de poursuivre un doctorat en Intelligence Artificielle (IA).

Quid de l’intégration au Morehouse College ? Une étape plutôt facile, selon l’informaticien : « Dès le début de la moitié de mes études au secondaires, j’ai commencé à beaucoup lire les livres en anglais. La langue n’a donc pas été un problème. »

Au final, ce sont les systèmes éducatifs qui sont totalement différents : « Au États-Unis, le milieu du travail carbure à un rythme effréné. Du coup, dans le milieu scolaire et académique, on encourage toujours les élèves et étudiants à développer des aptitudes à faire des recherches plus profondes sur les cours appris en classe afin de réduire l’écart entre les enseignements en classe et la réalité du monde du travail », souligne Franck.

Un clin d’œil au système éducatif burundais en contradiction avec les exigences du milieu professionnel ?

Vous avez dit « Intelligence Artificielle » ? – L’intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais pour Artificial Intelligence) est généralement comprise comme « l’ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine ». Ce champ scientifique qui a vu le jour dans années 1950 grâce au mathématicien et cryptologue britannique Alan Turing, est avidement exploré aujourd’hui par les plus grandes entreprises dans le monde comme Google, Microsoft, Apple, IBM ou Facebook, notamment pour effectuer de lourds calculs au sein de gigantesques bases de données. L’IA peut aussi énormément aider les pays en voie de développement à se renforcer dans plusieurs secteurs, selon Franck Nijimbere : « Par exemple dans la santé, l’intelligence artificielle peut non seulement donner aux machines la capacité de traiter les patients mieux que les docteurs spécialistes en manque criant dans nos pays, mais surtout l’IA permettra de prédire les maladies, surtout génétiques, que les patients ont le plus de chances de développer pour que ces derniers prennent de meilleures décisions préventives. » Dans l’agriculture, « l’IA pourra également permettre l’amélioration des faibles rendements des terres agricoles en disséminant plus vite de l’engrais dans les champs et en surveillant de près l’état de santé des cultures afin d’identifier plus rapidement les futurs cas d’épidémie. » L’IA pourra aussi intervenir dans la finance, en permettant d’évaluer plus rapidement et de façon profonde la solvabilité des clients des institutions financières.

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