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Salomé, ou comment passer d’un capital de 20.000 Fbu à 6.000.000 Fbu… en 2 ans

Salomé Nitegeka, formant des jeunes en entrepreneuriat

A 32 ans, Salomé Nitegeka dirige KeyMax, une entreprise de vente des services et spécialisée dans la transformation d’arachides. Elle démarre son activité en 2018 avec uniquement 20.000 Fbu et 5kg d’arachides qu’elle livre à une alimentation de la ville de Bujumbura. Aujourd’hui, KeyMax compte une vingtaine d’employés …

Encore petite gamine, Salomé rêvait déjà de devenir financièrement indépendante. Pour y arriver elle a dû mettre la main à la pâte : « A mes 9 ans, Je me rappelle que j’ai gagné 14.000 Fbu en vendant des arachides empaquetées dans de petits sachets, en cachette. Mon père qui ne voulait pas entendre parler de ça, était tout étonné. Et même à l’université, pour compléter ma bourse, je vendais différents articles comme des habits, souliers, … », indique-t-elle fièrement, en arborant un beau sourire.

Des débuts tâtonnants

Jeune et pleine de dynamisme, Salomé décroche une Licence en Géographie à l’Université du Burundi en 2017. Elle entame alors une carrière professionnelle avec plusieurs consultances pour le compte de différentes organisations environnementales, elle assurera même la coordination d’un des projets avec OXFAM. Et même si la jeune femme était fière de son travail, elle s’y sentait toujours à l’étroit et limitée : « C’était comme si mon potentiel était à moitié exploité. »

Un bon jour, elle jette l’éponge et abandonne son travail, puis avec deux de ses amis, ils créent la SCCF, une entreprise de consultance. « Notre entreprise offrait des services de consultance en suivi évaluation, des formations en réinsertion professionnelle, en renforcement des capacités et en leadership. C’est par chance qu’en 2017,  j’ai vu un appel à candidature de projets pour un processus d’appui par l’AUF qui durait 11 mois et mon projet de transformation des arachides a été retenu ».

« La formation devrait toujours précéder le capital »

La formation de l’AUF a boosté la fibre entrepreneuriale de Salomé, et lui a permis de rentrer avec un plan d’affaires bien ficelé et un bagage de connaissances suffisantes. C’est comme ça que l’entreprise qui proposait au départ des services de  consultance a changé de cap  pourdevenir KeyMax de vente des services et de transformation d’arachides.  « Je démarre mon activité avec uniquement 20.000 Fbu et 5kg d’arachides que je livre à une alimentation de la capitale. » Les jours d’après, la demande s’amplifie. Salomé lance alors trois produits : l’arachide simple, l’amussa et le beurre d’arachide.

« Actuellement, pour la transformation, l’entreprise compte 8 salariés à plein temps et 15 temporaires. Je n’ai eu aucun appui financier, seulement la folle envie de réaliser mes objectifs. Beaucoup de jeunes pensent que le premier défi est le capital, ils se trompent, Oui, au début, l’argent est nécessaire, mais il n’est pas indispensable. »

Malgré les multiples responsabilités de la jeune femme, en tant que mère de 5 enfants, elle n’échangerait rien au monde le temps qu’elle consacre à ses enfants. « J’ai toujours un agenda chargé mais les enfants restent ma priorité. Je m’éclate quand on fait une sortie en famille ». Salomé, toujours souriante, voit le monde en grand. Elle prévoit de lancer bientôt l’arachide nutritionnelle made in Burundi: « Pour notamment contribuer à la lutte contre la malnutrition des enfants au Burundi, ce projet me tient à cœur ».

Le directeur des programmes de Key Max dans une alimentation, lors de la livraison des produits de l’entreprise

« Actuellement, pour la production et la distribution des produits dans différents points de vente de la ville de Bujumbura, l’entreprise compte 8 salariés à plein temps et 15 temporaires. Je n’ai eu aucun appui financier, seulement la folle envie de réaliser mes objectifs. Beaucoup de jeunes pensent que le premier défi est le capital, l’échec de mon entreprise, ils se trompent, Oui, au début, l’argent est nécessaire, mais il n’est pas indispensable. »

Malgré les multiples responsabilités de la jeune femme, en tant que mère de 5 enfants, elle n’échangerait rien au monde le temps qu’elle consacre à ses enfants. « J’ai toujours un agenda chargé mais les enfants restent ma priorité. Je m’éclate quand on fait une sortie en famille ». Salomé, toujours souriante, voit le monde en grand. Elle prévoit de lancer bientôt l’arachide nutritionnelle made in Burundi : « Pour notamment contribuer à la lutte contre la malnutrition des enfants au Burundi, ce projet me tient à cœur ».

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques.

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