
Les carcasses de voiture et les garages à ciel ouvert éparpillés dans les rues de Buyenzi sont menacés par l’exécution d’une « vieille » mesure de vider les avenues de cette zone urbaine des activités liées à la réparation des véhicules…
La dernière fois, un ultimatum avait même été fixé: le 1er décembre 2018, tous les garagistes de Buyenzi opérant à ciel ouvert devaient avoir vidé les rues de la localité pour travailler dans des enclos fermés. L’injonction du Maire de la ville de Bujumbura d’alors avait été ignorée…
Cette fois-ci, Sefu Niyonkuru le chef de la zone Buyenzi promet d’aller au bout de l’application de la mesure: « Nous visons l’hygiène, la fluidité de la circulation motorisée, la protection des pavés de nos rues et la prévention contre les incendies, en bâtissant une belle image des quartiers dans l’objectif de la vision du Burundi pays émergent 2040 et développé 2060. »
La mesure devrait impacter grandement la salubrité des allées concernées: les caniveaux portent actuellement des eaux stagnantes, charriant des déchets issus de la réparation des véhicules, des pièces et huiles usées, alors que certaines carcasses de voiture servent de toilette pour les passants.

Et de préciser que « la mesure a été prise après des réunions tenues par les administratifs de la mairie de Bujumbura avec les mécaniciens, dans le but d’échanger sur la manière de résoudre ce problème de
blocage des avenues. »
Ce que contestent les garagistes opérant à Buyenzi, expliquant que la décision de les expulser des rues de la zone est difficile à supporter: « Peu d’entre nous peuvent se permettre de louer une parcelle pour y installer un garage. Comment allons-nous survivre avec nos familles? » Un mécontentement qui touche également les tenanciers des échoppes de vente de pièces de rechange, qui risquent de voir leur chiffre d’affaire baisser une fois que la régulation du secteur sera en place.
A terme, l’administration souhaite voir les mécaniciens et garagistes se regrouper en coopératives pour mutualiser les coûts de location des maisons de travail, opérer à partir des garages connus afin de payer les taxes et les impôts à l’OBR et la Mairie, et dégager les rues de Buyenzi pour des passages de secourisme en cas d’urgence.
