Jimbere

Kirundi French
Infrastructures

Port sec de Kwala: deux journées de gagnées, en attendant le train jusqu’à Gitega

Maquette du port sec burundais de Kwala

Les travaux de construction de la clôture de la partie burundaise du port sec de Kwala ont débuté ce 12 juillet 2024. Une infrastructure qui répond au défi de congestion qui entraîne d’importantes pertes financières et de temps pour les importateurs et transporteurs. Estimés à 560 000 USD, ces travaux portés par l’OBR prendront fin d’ici cinq mois

« Historique! » C’est ainsi que la Ministre en charge du Commerce du Burundi a qualifié le 12 juillet dernier la pose de la première pierre de la partie burundaise du port sec de Kwala, à 80km du port en eaux profondes de Dar-Es-Salaam. « Ce port sec sur 10 ha facilitera l’importation des marchandises sans que l’importateur ne se rende au port ».

Lancé pour décongestionner l’immense entassement des marchandises au port de Dar es Salaam, qui gère environ 95 % du commerce international de la Tanzanie et servant huit pays (Burundi, Malawi, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan, Zambie et Zimbabwe), le port sec de Kwala permet que les containers y soient directement acheminés en provenance des porte-conteneurs le long des 2,6km des quais du port de Dar es Salaam, la logistique des pays destinataires prenant ensuite le relais.

Moins de temps et d’argent, plus de sécurité 

La Ministre Nijimbere et son homologue de la Tanzanie lançaient ce 12/07/2024 les travaux de construction de la clôture de la partie burundaise du port sec de Kwala

Pour Floribert Nzoyihera, président de l’Association Burundaise des Agences en Douane et Transitaires (ABADT), la mise en place d’un port sec dédié au Burundi est un soulagement pour les importateurs et transporteurs burundais: « Il pourra accueillir plus de 800 conteneurs par jour, ce qui fluidifiera le mouvement des marchandises. Sinon, Dar es Salaam et son port, c’est une véritable jungle. Une congestion infernale. Des embouteillages monstres. Vous pouvez passer des heures, voire une demi-journée bloqué dans des bouchons« .

Parfois, explique-t-il, vous vous rendez au port de Dar es Salaam pour embarquer vos conteneurs, et alors l’on vous annonce qu’ils ne sont pas prêts à cause de la congestion. Le port est saturé, les arrivées des marchandises dépassent largement les départs. Les conséquences de cette congestion sont nombreuses, les importateurs en faisant les frais: « Même les bateaux apportant des marchandises peuvent attendre un mois pour avoir une place dans le port afin de décharger les cargaisons. »   

D’abord, précise-t-il, en termes de carburant. Les importateurs économiseront l’argent dépensé pour le trajet entre Kwala et Dar es Salaam. Ensuite, les gains porteront sur le temps, un camion pouvant passer trois jours pour charger et sortir de Dar es Salaam. Avec ce nouveau port, les commerçants gagneront deux précieuses journées. 

Enfin, l’ABADT souligne que les importateurs gagneront en termes de sécurité. « Les marchandises ne passeront plus beaucoup de temps dans le port, ce qui les exposera moins aux pertes en cas de fluctuation des cours de change ».  

De même, les transporteurs trouveront leur compte avec ce port sec: au lieu de passer trois jours pour faire sortir des marchandises de Dar es Salaam, ils n’auront plus besoin que d’une journée, ce qui signifie qu’ils pourront faire beaucoup plus de tours, économisant sur les frais d’hébergement et de restauration des conducteurs.

Le chemin de fer tant attendu

« Ce projet sec est d’une importance capitale pour notre pays. D’une capacité d’accueil de 57.000 conteneurs, sa proximité avec le chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega, à seulement 50 mètres, facilitera le transport des marchandises. Une route reliant le port au chemin de fer est déjà en construction » détaille Consolateur Nitunga, conseiller à la Direction générale des Transports au ministère du Commerce.

A LIRE | Le chemin de fer à écartement standard reliant la Tanzanie et le Burundi, tronçon Uvinza-Musongati doit être construit et terminé d’ici 2040, soit dans 16 ans.

Selon Consolateur Nitunga, la construction de la clôture du port sec de Kwala coûtera au Burundi une enveloppe de 560.000USD: « L’Etat du Burundi a déjà versé 277.000 USD au compte du Corridor Central, organisation régionale qui appuie le Burundi dans l’étude, la conception, l’exécution et le suivi de ce chantier », précise-t-il 

Les travaux de mise en place de la clôture dureront cinq mois, avec en complément des études pour la construction du port proprement dit, ses locaux administratifs, les centres de soins de santé et les restaurants, explique le conseiller: « La gestion de ce port sera confiée à l’Office Burundais des Recettes (OBR), le personnel de la Tanzania Revenue Authority y étant présent pour simplifier les procédures douanières pour les importateurs burundais. »

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top