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Patrick Ngoga ou la leçon de courage

En un claquement de doigt, le handicap peut frapper et entrer dans le quotidien de tout un chacun. Le plus dur est d’apprendre et avoir la volonté de s’en sortir. C’est l’histoire de Patrick Ngoga, un orthopédiste handicapé qui a réussi à fonder la fondation qui porte son nom…

Du haut de ses 39 ans, ce natif de la zone Ngagara raconte que ce mal est entré dans sa vie par une injection sous cutanée mal administrée, à l’hôpital, pendant son enfance : « J’étais tombé malade et mes parents m’ont emmené voir un médecin. Mais dès qu’il a fini de me faire sa piqûre, je me suis senti mal au niveau de la jambe droite. »

La famille rentre à la maison. Mais ce qu’elle ignore, est qu’au lieu de guérir leur enfant, la petite piqûre vient de paralyser sa jambe droite : « J’ai eu ce qu’on appelle le traumatisme du nerf sciatique dû à une mauvaise injection. »

Débute alors une longue période de traitement et de rééducation au centre orthopédique de l’institut Saint Kizito de Bujumbura pour retrouver l’usage de sa jambe droite. Il y est d’ailleurs inscrit pour y poursuivre son cursus scolaire  Après le secondaire, ses parents l’envoient à l’étranger poursuivre ses études et en profiter pour s’y faire soigner, mais son état reste le même. 

Comme un malheur ne vient jamais seul, son père meurt alors qu’il poursuit ses études à l’étranger. N’ayant plus de soutien financier, le jeune Ngoga décide de rentrer au pays. Mais il vit mal son handicap car il ne parvient pas à avoir du matériel pour être autonome : « Réaliser de petits travaux était devenu un problème pour moi et j’en souffrais en silence. »

Il se fait une promesse de créer un jour sa propre fondation pour aider, au niveau matériel, les personnes vivant avec un handicap. Le destin ne tarde pas à exaucer ses vœux. Il décroche quelques mois après une bourse pour aller étudier au Japon.

Un objectif atteint

Cette opportunité se présente comme la première phase de son rêve, à savoir orienter sa carrière dans le domaine de la kinésithérapie orthopédique. En gros, il s’agit d’une rééducation d’un membre du corps pour qu’il retrouve les sensations musculaires, de la mobilité afin que le corps retrouve sa stabilité.

Diplôme en poche, il retourne au Burundi en 2010 et trouve du travail. Commence alors la seconde phase de son rêve : épargner pour ouvrir sa fondation.

Finalement, à 34 ans, Patrick Ngoga crée sa propre fondation dotée de son non  « Fondation Ngoga Patrick »,  située à Kigobe. Elle fabrique et offre des matériels pour les personnes n’ayant pas de moyens.  Différents types de matériels afin de répondre aux besoins qui correspondent à sa patientèle (Portaise, orthèse, béquille, chaises roulantes) existent.

Actuellement, 600 personnes en situation d’handicap ont déjà bénéficié de son aide. Et ses dons sont gratuits. Et de lancer un appel aux parents ayant des enfants handicapés à les soutenir moralement car le vrai handicap se trouve au niveau de la pensée obscure.

Et pour cause, son handicap ne l’a pas empêché d’être ambitieux. Grâce à sa détermination pour arriver sur le chemin de la réussite, son rêve est devenu réalité. Comme on le dit souvent le vouloir est permis à tout le monde mais le pouvoir est  réservé à quelques-uns.

Un article rédigé par Christa Kelly Ndagara, issue de la faculté des sciences de la communication à l’Université Lumière de Bujumbura dans le cadre d’un stage au sein du Magazine Jimbere

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