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Michel et les incubateurs, du Fbu discret

Michel devant un incubateur semi-automatique de 1.056 œufs

Après l’université, Michel Ndayirukiye tente de réaliser son rêve d’élevage et de vente des poulets. Mais, il réalise que les appareils destinés à l’incubation des œufs font défaut au pays. Un obstacle transformé en opportunité. Le jeune burundais a la brillante idée de mettre sur pied une des toutes premières entreprises de fabrication de ces machines, la PMIC (Poultry Manufacturing and Incubation Company) …

C’est dans un coin discret, au fond de la zone Kinama, à la 11ème avenue du quartier Carama I que s’opère la magie. Michel, un fin stratège. La visibilité pour son entreprise n’est pas certaine dans ce coin tranquille, au nord de Bujumbura, mais le loyer est abordable. Pour le jeune débutant, le plus difficile a été déjà fait. Juillet 2018, fraîchement diplômé en physique et Technologie à l’Ecole Normale Supérieure, le trentenaire ne veut pas aller grossir le rang des chômeurs. Il lance alors son idée d’élever et de vendre des poules. Mais, il se rend vite compte que les machines d’incubation des œufs viennent de l’extérieur du pays, et sont trop chères.

Aux grands maux, les grands remèdes

Etant lui-même ingénieur, il prend l’obstacle comme un défi qu’il doit relever. Il demande conseil à un de ses professeurs, lequel l’encourage vivement. Décembre 2018, un de ses amis épaté par sa détermination, lui prête 30.000 Fbu avec lesquels il fabrique sa toute première machine d’incubation manuelle de 94 œufs, rien qu’avec une simple caisse, un thermostat et deux ampoules.

Poussins d’une semaine, écloses des œufs couvés dans un incubateur semi-automatique

Satisfait par les premiers résultats, le jeune entrepreneur décide de se documenter sur internet pour améliorer sa machine, ce qui l’amène à fabriquer des incubateurs semi-automatiques et automatiques plus pratiques et plus rentables que le premier, d’une capacité qui varie entre 352 et 6.000 œufs, et pour un prix compris entre 1,2 million et 13 millions Fbu.

Des lendemains qui chantent …

Conscient du fait que ses produits ne sont pas connus, l’ingénieur revêt la casquette d’un marketeur. Il fait du porte-à-porte chez les éleveurs de poules pour agrandir son marché. Michel trouve l’occasion de raffiner et perfectionner son projet grâce à un coaching en entrepreneuriat organisé par l’AUF et le BBIN. Ensuite, il enregistre légalement son entreprise en janvier 2020.

Actuellement, la PMIC possède 5 employés permanents, un agent marketing, et 5 temporaires. Même si les affaires semblent plutôt bien marcher, l’originaire de Gitega fait face à de nombreux défis comme le manque de certains matériels sur le marché burundais, un espace et un capital insuffisants qui le contraignent à ne travailler que sur commande. Sa vision : voir son entreprise devenir partenaire de toute coopérative d’élevage de volailles. Il voudrait aussi créer des centres de formations pour l’élevage des volailles.

A 30 ans, Michel qui s’était lancé avec 30.000 Fbu a atteint aujourd’hui un capital de 10.000.000 Fbu. Il a déjà vendu 26 incubateurs (Manuel, semi-automatique et automatique) rien qu’en 2020. Il envisage désormais l’avenir avec optimisme.

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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