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Jeunesse

Manipulations politiques des jeunes en période pré-électorale, un piège évitable !

Alors que les législatives 2025 approchent à grand pas, des prémices de tensions politiques commencent à se faire voir, et la peur de voir les jeunes burundais manipulés, instrumentalisés, comme par le passé refait surface. Pourtant, la jeunesse possède toutes les armes pour ne pas tomber dans le panneau, estiment deux acteurs

Chaque fois qu’il y a d’affrontements physiques lors des rassemblements ou manifestations politiques, c’est toujours les jeunes mis sur le devant de la scène, qui payent le prix fort et non les vieux briscards. Pourquoi ?

La raison est toute simple selon Dr. Thierry Ingabire, président du Conseil National de la jeunesse du Burundi (CNJB) : cela résulte des difficultés économiques des jeunes liées au chômage (ou encore à la recherche d’insertion professionnelle): «Cette situation les rend beaucoup plus vulnérables aux manipulations des politiques mal intentionnés qui leur promettent monts et merveilles, argent, avantages politiques, emplois, etc. »

A cela s’ajoutent, l’ignorance et l’immaturité politique des jeunes avec une forte volonté d’appartenir à un groupe. « Si le choix n’est pas mûrement réfléchi, ils peuvent tomber dans le panneau sans oublier l’influence des medias sociaux (cas des Fakenews), et le manque d’information suffisantes », explique le président du CNJB.

Les jeunes mieux outillés aujourd’hui plus qu’hier

Mais une fois ce diagnostic établi, les jeunes disposent-ils de suffisamment d’armes pour lutter contre cette manipulation. Pour Thierry Ingabire, la réponse est positive. Et pour cause, avance-t-il, l’obtention en avril 2022 par le Burundi de la présidence du conseil paix et sécurité de l’Union Africaine et le plébiscite du Président Évariste Ndayishimiye comme champion de l’agenda « jeunes, paix et sécurité » au terme des assises de la 1080ème réunion du Conseil Paix et sécurité, suffisent pour que les manipulations politiques des jeunes ne trouvent plus de place au Burundi.

De plus, ajoute M. Ingabire, le conseil national de la jeunesse encourage les jeunes à une participation active en politique, organise des dialogues intergénérationnels sur l’appui et la mise en œuvre de l’agenda jeunesse, paix et sécurité dans la région des Grands Lacs: un dialogue entre les jeunes et les mécanismes locaux de médiation ou de prévention, résolution des conflits, tout cela pour mieux outiller les jeunes contre d’éventuels manipulateurs.

Le Conseil National de la jeunesse du Burundi ne se limite pas à ça seulement, soutient Thierry Ingabire : « Il organise des séances auprès des jeunes sur l’usage responsable des réseaux sociaux et le partage d’informations sûres et vérifiées. »

S’ouvrir au monde extérieur comme solution

Interrogé, Dr Eric Ndayisaba, historien abonde dans le même sens mais insiste sur l’utilisations des canaux numériques par les jeunes pour s’instruire et s’ouvrir au monde et surtout saisir les opportunités qu’offre le monde contemporain sur les plans de l’apprentissage, du savoir et du savoir-être.

Le numérique, rappelle-t-il, constitue un atout plus que jamais important pour l’intégration dans le monde, davantage plus vaste, au-delà des frontières nationales. « On doit sortir du cadre strictement burundais pour intégrer de nouveaux horizons, de nouvelles manières de penser et d’être », suggère-t-il.

Mais un clin d’œil est également lancé aux gouvernants. Si la jeunesse doit fournir plus d’effort pour se sortir du piège tendu par les manipulateurs politiques, le gouvernement du Burundi doit faire autant pour préserver et protéger cette jeunesse qui sera tôt ou tard amener à diriger le pays.

Et donc, estime le professeur, ces jeunes doivent avoir un bon cadre ambitieux d’apprentissage, de formation professionnelle, doivent accéder facilement à l’information sur l’emploi au niveau national mais aussi à l’international : « Le Gouvernement doit écouter et agir en faveur de la jeunesse en tenant compte de ses défis socioéconomiques, des changements du monde. »

Protéger la jeunesse, c’est promouvoir sa participation politique et citoyenne en toute liberté, conclut le Dr. Ndayisaba.

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