En 2020, une étude par le FNUAP et le Ministère de la Justice recensait 15.307 cas de violences basées sur le genre, 91% des victimes étant des femmes et des filles. La même étude soulignait que 72% des femmes au Burundi ont subi au moins une forme de violence sexuelle dans leur vie.
Pour certaines d’entre ces victimes, les erreurs de jeunesse, l’ignorance, la recherche des lendemains meilleurs sont les causes de ces cas. D’où la nécessité d’une information sur la santé sexuelle et reproductive.
Ainsi, des sourires quelque peu honteux dissimulant ignorance, inquiétude et désespoir se lisaient sur les visages de nos interlocuteurs, quand on leur demandait s’ils savaient ce qu’il fallait faire pour solliciter un secours en cas d’abus sexuel…
Certaines des victimes se résignent à leur sort par crainte des retombées sociales, alors que d’autres, par l’intermédiaire des personnes avisées dans leur entourage, sont sauvées.
Une situation confuse qui alimente la hausse des cas d’abandons scolaires causés notamment par des grossesses non désirées. Face à des communautés qui entretiennent la stigmatisation sociale de la fille enceinte comme mécanisme répressif, sans tenir compte des circonstances de conception, il en découle des avortements à risque, des infanticides, et parfois des suicides…
Du coup, face à une démographie galopante et une jeunesse dépassant les 65% de la population, il importe d’adopter certaines barrières et habitudes, issues d’une approche méthodique des enjeux dans le domaine.
C’est dans ce sens qu’un reportage a été mené dans quatre provinces dont Kirundo, Ngozi, Kayanza et Bubanza afin de dresser un aperçu des causes derrières ces violences sexuelles, les moyens de prise en charge des victimes et comment les prévenir, et relever les espaces où concentrer les efforts pour remédier aux grossesses non désirées en milieu scolaire.
Cette édition papier du Magazine Jimbere (cliquez sur la Une), produite grâce au soutien de la coopération néerlandaise,
sera distribuée notamment dans les établissements scolaires. Elle revient sur des informations assez exhaustives pour briser le tabou et parler de la sexualité au Burundi, afin que la jeunesse soit avisée et prenne des décisions éclairées, et qu’elle puisse vivre une adolescence responsable, saine et sure.
En bonus, l’on savourera les portraits inspirant de jeunes filles ayant choisi de manger à la sueur de leurs fronts, dans le sport ou l’art.
Bonne lecture!