Organisée pour la 2nd fois par la radio Kazoza Fm gratuitement et en plein air pour le grand bonheur des amoureux de la musique, cette compétition coïncidait avec la célébration du 2ème anniversaire de cette radio. Une occasion de joindre l’utile à l’agréable…
D’entrée de jeu, Jean Renaud Niyonkeza, directeur de la radio Kazoza Fm a rappelé l’idée derrière la compétion Ka summer song et la raison de ce nom : « Elle est organisée par Kazoza Fm, elle se passe pendant l’été, et la chanson primée doit être originale, enregistrée mais pas encore diffusée. » La compétition vise l’autonomisation des jeunes chanteurs burundais en encourageant surtout les femmes comme le dit si bien le slogan de cette radio : “ Be your own boss”.
Au moins 6 burundais sur 10 ont accès à la radio avec 2,5 millions auditeurs au quotidien, a insisté M.Niyonkeza, ce qui constitue une plateforme de choix pour la promotion des jeunes talents : « C’est une énorme opportunité puisqu’au-delà des prix que ces jeunes reçoivent, la radio diffuse leurs chansons pendant une année. » Il a conclu son discours en présentant l’équipe Kazoza Fm, en souhaitant la bienvenue au public et en exprimant sa gratitude envers les organisations ayant soutenu l’événement.

Quid de la gestion de la célébrité ?
Prenant la parole, Mugisha Amir, artiste et producteur, est revenu, quant à lui, sur les nombreux défis que rencontrent les artistes dans leur parcours dont la gestion de la célébrité constitue le plus grand obstacle selon lui. « Ils sont nombreux les jeunes talents que nous avons promus, mais qui se sont malheureusement éteint à cause de cela. Beaucoup chantent juste pour la célébrité, attirer les regards de jeunes filles. Seuls ceux qui avaient une vision de construire une carrière ont avancé.»
Et d’appeler les artistes à changer de mentalité, à arrêter de faire de la musique pour juste de la célébrité mais plutôt comme une carrière professionnelle où ils peuvent gagner leur vie : « Ceci demande un du sérieux, du sacrifice et de travailler durement afin de produire des sons de qualité acceptable. »
Le talent à lui seul ne suffit pas, conclura-t-il, l’artiste doit être psychologiquement préparé à affronter la vie, à être constant pour enrichir sa carrière : « Cela lui permettra de produire un son de qualité pouvant divertir et donner un message éducatif à l’audience, un son qui ne s’oubliera pas si facilement. »
De son côté, Armel Chabel Marial Ngendakumana dit Masterland également artiste producteur, a lancé un appel à la synergie entre artistes, producteurs, médias et le gouvernement afin que la musique burundaise fasse vivre les artistes et qu’elle atteigne le niveau international : « Les artistes devraient par exemple avoir des facilités lorsqu’ils sont à la recherche des documents de voyage pour représenter le pays à l’étranger… »
En revanche, fait-il remarquer, il faut que nos chanteurs aient une vision assez mature pour faire de ce travail musical une carrière de vie, avant d’appeler les jeunes candidats à rester concentrés sur leur objectif, qu’ils visent un avenir musical meilleur pour leur cher pays.»
Place au spectacle !
Après ces mots d’encouragement et d’exhortation, le spectacle débuta. A 15 heures les jeux de lumière attirèrent l’attention du public tout joyeux et excité, qui attendait impatiemment de découvrir les nouveaux talents, et surtout le gagnant.

Le DJ jouait différents airs des chanteurs burundais connus du public, qui, en chœur reprenaient, égayés les refrains. Le temps pour les chanteurs de se préparer pour l’unique prestation susceptible de changer leur avenir ! Le jury n’a l’intention de rater aucun détail. Composé de Lina Blanche la chanteuse, Christian Nsavye le journaliste et Armel Chabel Marial Ngendakumana, ils sont tous aux aguets.
Une entrée spectaculaire de la troupe amagaba, la finale de la compétition Ka summer song s’annonce plutôt amusante. C’est dans cette ambiance détendue que Vania Ice offre au public une prestation de ses plus belles chansons dont : “C’était moi”, “amahera”, “contigo”, “kabemba”.
Le 1er candidat est un groupe Batmix easy accompagné de leur jongleur de feu a attiré l’attention du public. Ils ont été suivi de Ar super music avec sa chanson envoûtante “ no more”. En 3ème lieu atterrit un chanteur plutôt très jeune, Frokid avec sa chanson “Far away” en compagnie de son groupe de trois danseurs pleins d’énergie, qui ont tout fait pour s’approprier l’attention du public nombreux. Très joyeuse et faisant sentir sa présence sur scène, Kellyna a également offert une performance exceptionnelle accompagné d’un story telling sur l’inspiration de cette chanson “wanjera”. Le 5ème sur scène fut Kid Ngabirano et son groupe de danseurs acrobatiques dans un uniforme de combinaison rouge et bleu qui ont aussi impressionné le public avec leur chanson “Tagata”. A l’apparence d’un habitué de scène, Ni Peace a aussi offert sa chanson “location” pleine d’émotions suscitant sifflements et cris de joie.

La 7ème candidate aux cordes vocales solides, Ishimwe Naomie dit dreamer a été chaleureusement soutenu par le public, grâce à sa chanson “Down”. Des visages souriants, des applaudissements frénétiques de toute part, le public n’a pas manqué d’exprimer sa joie quand Therence Ini avec sa chanson « Dancer ».
En attendant le verdict, le groupe We love muzika entre sur scène, pour faire vibrer le public. Le jury annonce enfin les gagnants : Le prix de 3.000.000 Fbu du gagnant de cette seconde édition avec 91,68% va à l’endroit de Gratien Landry Dushime dit Frokid avec sa chanson “Far away”. La 2ème primée meilleure artiste féminine de 2.000.000 Fbu, avec 87,61% est Kellyna. La plus jeune artiste primée avec 87,98% est Naomie Ishimwe dit “Dreamer”. Elle reçoit 1.000.000 de Fbu. Leurs chansons seront écoutées, tous les jours pendant une année sur les ondes de la radio Kazoza Fm.
Avec des larmes de joie, la maman Frokid a fait savoir la gratitude qu’elle ressent envers la radio Kazoza Fm. Son espoir, fera-t-elle savoir, est de voir cette compétition lui ouvrir bien des portes : “Je ne suis vraiment pas très surprise. Il tient ce talent de son papa, il agrémente toujours nos soirées à la maison”. Pour elle, c’est un honneur pour la famille, et le pays.
Bravo à eux tous! Espérons qu’ils tiendront compte des conseils leur adressés par leurs ainés ce soir pour la suite de leur carrière, et qu’ils porteront loin leurs voix pour un avenir meilleur!
