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Groupements d’épargne, une porte à l’autonomisation de la femme

Elles sont peu ou prou exclues des services financiers du secteur formel burundais. Mais leur adhésion aux groupements d’épargne qu’elles dominent à 76%, présente de multiples avantages sur l’accès et la gestion des revenus. C’est ce que révèle une étude menée par les chercheurs de l’université du Burundi.

Selon cette étude présentée le 26 février 2020 par le CURDES, 40% des femmes membres des groupements d’épargne (GE) gagnent entre 50 et 250 mille Fbu par mois. Ces revenus proviennent des activités quotidiennes orientées surtout vers l’agro-pastorale et le petit commerce exercés par ces femmes grâce à des crédits qu’elles s’accordent au sein de leurs groupements.

Prisca Niyonsaba, membre de l’un des GE de Gatumba, échantillon de l’étude témoigne : « Grâce aux petits crédits que l’on s’accorde, j’élève des poules, des canards et du bovin. En plus des revenus que je gagne en cas de vente, cela me permet aussi de gagner du fumier pour l’agriculture. »

Marie Misago, une veuve habitant la zone Gatumba assure que la vie familiale assurée par un seul parent ne saurait marcher sans l’appui de fonds et des formations en provenance de ces groupements.

Possible autonomisation économique des femmes

Du coté autonomisation, les résultats trouvés montrent que l’impact de l’adhésion aux GE est positif et significatif sur le revenu et l’épargne qui s’améliorent déjà pour les femmes membres des groupements depuis seulement une année et demi.

Selon Maitre Jean Claude Nyamweru, un des chercheurs, l’adhésion aux GE garantit aux femmes non seulement une autonomie pour effectuer les achats et le commerce mais influe également sur l’investissement et la participation des femmes dans différentes activités de responsabilité dans la communauté. « Cette adhésion est très positive et l’autonomisation est très possible à long terme », conclut le chercheur.

Les GE, une voie pour l’inclusion financière de la femme…

Les membres des groupements d’épargne (GE) étaient estimés à plus de 1 million fin 2020. Selon cette étude, la volonté d’accéder aux crédits et trouver un moyen sûr pour constituer leurs épargnes, sont les principales raisons qui poussent les femmes à rejoindre les GE. Par ailleurs, les hommes s’accaparent la grande part des services financiers dits formels auxquels les femmes recourent à hauteur de seulement 30%.

D’après les conclusions de l’étude, les GE constituent le premier pas vers l’inclusion financière dans le formel. Pour ce faire, les chercheurs suggèrent une organisation de ces groupements en mouvements coopératifs capables de collaborer avec le système financier formel. De plus, la création d’un cadre légal adéquat pour orienter la politique publique en faveur de ces groupements est une nécessité.

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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