Alors que le monde célèbre chaque année, le 8 mars, la Journée internationale des droits de la femme, les femmes de la province de Rumonge appellent à une sensibilisation accrue et insistent sur l’importance d’adopter un comportement responsable en vue de leur auto-développement…
« Certaines femmes affichent un comportement inapproprié durant cette journée, se dressant parfois leurs maris, ce qui n’est pas acceptable », dénonce une femme de la zone Mutambara, dans la commune de Rumonge. Pour elle, cette journée est l’occasion de reconnaître la valeur des femmes tout en tenant compte de leurs responsabilités familiales.
Cependant, comme le précise N.A., résidente de Mutambara, la plupart de femmes de Rumonge ne savent pas grand-chose de cette journée car les campagnes de sensibilisation restent limitées : « Des réunions devraient être organisées pour mieux nous expliquer son importance et nous aider à comprendre. »
Une journée d’apprentissage et de changement
Malgré les défis rencontrés par les habitantes de Rumonge comme la question épineuse de la succession, la faible représentation dans les sphères de prise de décisions, etc, certaines femmes saluent l’impact positif de cette journée. « J’apprécie cette journée, car elle est une occasion de se prodiguer mutuellement des conseils précieux sur comment nous comporter dans nos foyers », déclare une autre femme de cette zone de Mutambara.
Et de poursuivre : « J’ai modifié de nombreux aspects de ma vie familiale, notamment sur la collaboration avec mon époux et l’infidélité. Aujourd’hui, je pratique l’agriculture et l’élevage, ce qui profite grandement à mes enfants et leur assure une vie stable. »

Neema Tuyisenge, représentante du Forum National des Femmes au niveau provincial, encourage également les femmes à adopter un bon comportement : « À chaque célébration, nous devons nous rappeler que cette journée n’est pas un prétexte pour abuser, mais une opportunité de s’autoévaluer sur le chemin parcouru et nos objectifs à atteindre. »
L’autonomisation au cœur de la lutte pour les droits des femmes
Pour d’autres, l’autonomisation reste l’objectif principal de cette journée. « Lors de cette célébration, nous devrions nous concentrer sur des moyens de devenir autonomes, plutôt que de privilégier la nourriture et la boisson », disent-elles.
Certains hommes, à leur tour, demandent à être davantage impliqués : « Nous souhaitons que cette journée soit inclusive, pour que nos épouses puissent nous y associer et que les sensibilisations soient destinées à la fois aux hommes et aux femmes », plaide Pascal Niyomwungere de Mutambara.
Appel à l’action pour un développement inclusif
Cécile Nshimirimana, présidente du Parti Frolina, insiste sur l’importance de cette journée comme opportunité de réfléchir au développement des femmes : « Les sénatrices, par exemple, pourraient organiser cette journée dans leurs communes en sensibilisant les autres femmes sur divers enjeux, au lieu de rester dans les villes. »
Pour rappel, la Journée internationale des droits de la femme a été célébrée au Burundi le 8 mars 2025 sous le thème : « Femme, pilier du développement. Soutenons-la pour l’atteinte de la vision 2040-2060. »
