Jean Marie Nizigiyimana est un jeune de 35 ans résidant au quartier Karera, dans la ville de Gitega. Il y a deux ans que ce jeune a créé Jeni Eco Company, une société qui fabrique des pavés à partir des déchets plastiques. Depuis, il a déjà embauché 16 autres jeunes …
« L’idée m’est venue quand j’étais à l’Université Polytechnique de Gitega, dans la Faculté des Sciences de l’Environnement. Je ne cessais de penser à ce que je pouvais faire pour protéger l’environnement, et offrir de l’emploi à d’autres jeunes », commence Jean Marie. Animé de cette volonté de s’investir, de découvrir de nouvelles choses dans le domaine de l’environnement, il a d’abord rejoint une association ayant parmi ses départements celui la protection de l’environnement, qu’il finira par diriger au niveau national. Et, dès la fin de ses études, il partage à ses amis son idée de nettoyer la ville de Gitega. Et c’est parti !
En effet, après avoir longtemps observé les montagnes de déchets dans la ville Gitega, Jean Marie développe l’idée de son projet : une usine de fabrication des pavés à partir des déchets en plastique. Avec la permission des autorités locales, ces jeunes commencent par collecter les déchets dans un autre quartier de la ville, Nyamugari. Et très rapidement, il fait enregistrer la société à l’API.
Les débuts …
Pour lancer son idée, Jean Marie a demandé un prêt à la CECM (Caisse Coopérative d’Epargne et de Crédit Mutuel). Et comme à l’accoutumée, le début n’a pas été facile. « Nous avons pris beaucoup de temps à tester notre idée, de la concrétiser », explique le jeune entrepreneur. Cela leur a pris une année entière d’expérimentation. Ce n’est qu’en 2020 que l’entreprise est arrivée à prendre forme. Actuellement, la startup compte déjà quelques marchés. Aujourd’hui, elle revendique plus de 4 millions Fbu de profit.
Par ailleurs, Jean Marie est particulièrement fier d’avoir déjà créé 16 emplois à temps plein : « Nous avons 11 collaborateurs pour la collecte des déchets et 5 dans le recyclage. Mais toute tierce personne qui apporte des déchets plastiques est également payée. Un sac qui pèse 10 kg coûte 700 Fbu. »
Les défis ne manquent pas …
Jeni Eco Company note 3 défis : le manque de machines performantes, l’absence d’accompagnement et développement d’un grand marché d’écoulement. Mais la vocation de l’écoentrepreneur reste inébranlable: « J’essaie toujours d’en parler aux gens, de leur expliquer le bien-fondé de Jeni Eco. Nous pouvons déjà nous féliciter d’avoir convaincu quelques constructeurs. Un exemple simple qui montre que nous sommes les meilleurs : nos pavés en déchets plastiques à 25.000 Fbu/ m2 sont très résistants, ils ne se brisent pas facilement comme ceux fabriqués en ciment dont le prix oscille autour de 28 000 Fbu/m2. »
L’ambition de Jeni Eco Company est de pouvoir collecter tous les déchets plastiques disponibles à travers tout le pays, et diversifier les produits finis (tôles, plafonds, …). A côté de cela, Jean Marie indique avoir déjà repéré une nouvelle idée, en prévision de la carence de la matière première suite à l’interdiction d’importation des sachets en plastique au Burundi. Shuuut! Le projet demande un grand capital qu’ils cherchent encore !