Le Burundi fait face au chômage accru des jeunes depuis plusieurs années. Parmi les causes citées, la déconnexion entre les compétences acquises en formation et les compétences requises par le marché du travail. Pour venir à bout de ce problème, l’Etat burundais a initié plusieurs réformes au fil du temps. Mais, les résultats ont du mal à suivre
Dès lors, la question qui se pose au Burundi est de savoir si nous avons des jeunes bien formés et surtout les débouchés pour intégrer toutes ces compétences dans la production de la richesse. Il semble que la réponse soit négative à ces deux questions tant le chômage est en passe de devenir la norme au Burundi. Pire, la majorité des jeunes chômeurs sont en quête du premier emploi sur une période allant de 1 à 5 ans après l’obtention de leurs diplômes, selon une étude de 2016 réalisée par ADISCO et REJA en collaboration avec CORDAID.
La même étude, et d’autres par ailleurs, ont montré que les difficultés d’accès des jeunes au monde du travail sont liées à trois principales causes : la déconnexion entre les compétences acquises en formation et les compétences requises par le marché du travail; la méconnaissance du marché du travail ; et enfin la faiblesse de la culture entrepreneuriale. Afin de parer à ces difficultés, le Gouvernement n’a cessé de mener des actions pour permettre aux jeunes d’accéder à une formation et un emploi décent.
Des réformes mais pour quel apport ?
L’accent a donc été mis sur l’accès à la formation et à l’emploi des jeunes notamment par la création des Centres de Formation Professionnelle (CFP), des Centres d’Enseignement des Métier (CEM) et des Centres de Formation Artisanale (CFA). Ils sont plus ou moins présents dans toutes les provinces du Burundi. Leur rôle, comme le veut la réforme ayant mis en place l’école fondamentale, c’est-à-dire un cursus du primaire sur 9 ans, était de permettre aux jeunes écoliers d’avoir un bagage et des compétences à pouvoir créer leur propre emploi. L’idée était de créer une classe moyenne qui contribue à l’économie par la vente de services de qualité, etc.
Toutefois, le constat est que derrière cette volonté, il y a eu un manque de planification. Et pour cause, la quasi-totalité de ces centres sont confrontés aux problèmes des formateurs en nombre insuffisant et suffisamment qualifiés, à l’exigüité des locaux qui limitent les séances des travaux pratiques et le manque de matériel.
L’exercice consiste donc pour le Gouvernement à doter ces centres des moyens suffisants, du personnel qualifié afin de relever le défi, de dispenser aux jeunes burundais des compétences à pouvoir se créer des emplois dignes afin de faire vivre leurs familles. L’enquête du Ministère de l’Intérieur en collaboration avec MediaBox en novembre dernier a révélé l’existence de 309.000 jeunes chômeurs au Burundi. C’est-à-dire qu’il y a du pain sur la planche pour inverser la tendance.
Selon les indicateurs du Plan National de Développement du Burundi (PND 2018-2027), les indicateurs du secteur de l’éducation sont projetés à ce que le système éducatif offre une scolarisation planifiée et orientée vers les métiers et la profession à hauteur de 70% à l’horizon 2027. Une bonne vision, certes, mais qui exige une bonne planification et détermination.
