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Financement du cinéma en Afrique Centrale: une opportunité pour le Burundi

©️Jimbere | Léonce Ngabo intervenant lors des travaux de restitution des ateliers du séminaire FILMAC à Yaoundé, en abordant les enjeux de financement des fonds nationaux destinés à soutenir les productions locales

Le séminaire « FILMAC » tenu à Yaoundé sous le patronage du CEEAC, du 29 avril au 1er mai 2022, sur la création d’un dispositif de soutien financier pour les cinéastes d’Afrique Centrale, permet de dessiner des pistes pour le monde cinématographique burundais

D’abord deux initiatives à retenir: Scripto Sensa, un programme destiné à porter les grands romans africains à l’écran, sous la direction du célèbre cinéaste Jean-Pierre Bekolo à Yaoundé. Au Burundi, une telle démarche permettrait de lier la valorisation (et la découverte) des productions littéraires locales à la formation, plus que nécessaire, des scénaristes…

Il y a aussi le projet Impala, géré par l’Association des Réalisateurs Documentaristes Camerounais (ARDC), avec comme double objectif de « contribuer à structurer la filière du film documentaire d’Afrique centrale et renforcer le lien avec les publics jeunes des cinq pays, Cameroun, Gabon, République centrafricaine, République du Congo et République démocratique du Congo ». L’extension d’un tel dispositif au Burundi (pays de l’Afrique centrale, membre de la CEEAC) participerait à enrichir le contenu cinématographique sur le pays…

©️Jimbere| La Commissaire Kapinga-Yvette Ngandu en charge de la Promotion du Genre, Développement Humaine et Social au sein du CEEAC, saluant l’initiative du FILMAC

Ces deux initiatives, en plus des projets Yaoundé Film Lab et São Tomé Film Lab, ont toutes l’ambition de « contribuer à structurer et fédérer le réseau des professionnels du cinéma en Afrique Centrale, avec à terme 20 à 40 projets de qualité dans la fiction, le documentaire ou la série prêts à être tournés en 2023. »

Le créneau « Afrique centrale »

Alors que l’Afrique de l’Ouest, portée par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, compte 6 fonds actifs de soutien au film, l’Afrique centrale n’en compte aucun. Le Fonds du développement de l’industrie cinématographique (FODIC) au Cameroun, créé en 1973, tarira au début des années 1990…

C’est face à ce constat que les programmes « Créer en Afrique centrale » et « Clap ACP », soutenus par l’Union Européenne, ont pensé à organiser un séminaire FILMAC à Yaoundé. Objectif: « Mettre en place un outil simple permettant de financer dès 2022 des projets de films et séries en Afrique Centrale réalisables en 2023-24, et livrables en 2024-25« , comme le précisera Enrico Chiesa, coordinateur de Clap ACP.

Au terme de deux riches journées réunissant les services gouvernementaux en charge du cinéma en Afrique centrale, les télévisions nationales (premiers diffuseurs d’œuvres locales), des professionnels du secteur dans l’espace CEEAC mais aussi des acteurs de la coopération dans l’audiovisuel, plusieurs recommandations ont été émises sur base des trajectoires nationales rappelées lors du séminaire. Pour le Burundi, Léonce Ngabo qui a participé à la rencontre grâce à la Coopération Suisse, a souligné l’existence du Festicab depuis 2009, du Coprodac en 2011, la problématique des salles de cinéma et du soutien aux productions cinématographiques, l’émergence d’une multitude de contenus adossée à l’explosion des web TV, etc.

Parmi les recommandations: la mise en place des politiques culturelles soulignant l’importance du cinéma (valorisation des patrimoines africains, éducation, construction des récits nationaux…), la mise en place des accords de coproduction dans l’espace CEEAC, l’exploitation des dispositifs comme les Centres de lecture et d’animation culturelle dans la diffusion du cinéma africain en Afrique centrale, ou encore l’établissement d’un répertoire des productions cinématographiques dans la région, dans lequel les télévisions nationales puiseraient pour enrichir leur programmation.

Toutes ces propositions, à présenter aux ministres en charge de la Culture de la CEEAC en fin de cette année, lors des assises à Kinshasa de la Commission en charge de la Promotion du Genre, Développement Humaine et Social, ne sauraient profiter au Burundi sans un engagement coordonné des acteurs dans le domaine.

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