Dans la fraicheur de 2020, un élément trouble-fête vient obscurcir les débuts de l’année. Un virus appelé coronavirus secoue la Chine et défraie la chronique. 30 janvier, l’OMS confirme l’urgence sanitaire. Le gong retentit jusqu’au Burundi, parents, proches, amis et connaissances, s’inquiètent pour les leurs. Témoignages.
Nous sommes à Wuhan, capitale de la province du Hubei, au centre de l’empire du Milieu. L’ambiance est lourde et délétère. C’est l’épicentre du nouveau virus qui, en l’espace de 2 mois, a déjà contaminé près de 60 000 personnes, et fait plus de 1 300 victimes. Aujourd’hui, la ville est sous quarantaine, comme beaucoup d’autres villes d’ailleurs. Dur.
La Chine … une destination de plus en plus prisée par des étudiants burundais. « C’est doublement affligeant de vivre une telle catastrophe dans un pays qui n’est pas sien », soufflera Kelly Dusabe, étudiante de l’université de Nanjing University of Information Science and Technology.
Autant affligeant pour les parents, amis et connaissances, pour qui penser aux leurs devient un exercice pénible. Nahingejeje Fidélité, mère de Keza Jos Kelbert, étudiant à Tianjin se confie aux bords des larmesː « Je parle avec mon fils chaque jour. Il semble que la distance s’est redoublée. C’est pénible d’imaginer ce qu’il traverse avec ses amis. Si j’avais les moyens, je l’aurais déjà rapatrié. »
Revenir au pays fut l’option prise par bon nombre d’étudiants. Le cas de F.I, jeune de Kigobe. Quand nous l’avons contacté, il assure que la vie en Chine était devenue très difficile. « J’ai opté de rentrer avant que je contracte le virus. Je vais y retourner quand la situation sera maitrisée ».
La vie au campus …
« Nous sommes confinés à l’intérieur du campus. Personne ne sort, personne n’entre. On est juste appelés à faire des provisions. Mais les responsables s’arrangent à ce que nous puissions accéder à des vivres à l’intérieur même du campus. Cela étant pour s’en procurer, on sort avec un masque, et il est fortement recommandé de toucher à peu d’objets possibles et de parler à moins de personnes », témoigne dame Kelly qui, la voix sûre, ne laisse échapper aucun signe de désespoir.
Même situation à l’Université de Jiangsu dans la ville de Changzhou où étudie Renaud Nsabiyumva. « On désinfecte régulièrement notre campus, et nous sommes appelés à vérifier notre température deux fois par jour », fait-il savoir.
Tout de même Kelly Dusabe tranquillise. « Le facteur qui a favorisé la propagation si rapide du virus est le fait que nous étions dans la période du nouvel an durant laquelle les Chinois voyagent beaucoup. Aujourd’hui, les nouveaux cas des contaminés sont beaucoup retrouvés dans les zones sous quarantaine. Le virus ne voyage plus autant. »
Et d’indiquer que les étudiants burundais en Chine essaient de rester en contact et de partager les informations à travers l’application de messagerie WeChat. « Dans le cas de contamination, nous sommes invités à joindre l’Ambassade du Burundi en Chine ».