Aussi incontournable que les livres, les cahiers, les uniformes pour l’épanouissement des élèves et écoliers, l’eau n’est malheureusement pas assez suffisante et accessible dans les établissements scolaires, tant à Bubanza et Cibitoke, à l’ouest du pays qu’à Kirundo au nord. Reportage
L’équipe de Jimbere débute sa visite vers midi tapante, à Gihanga de la province Bubanza, exactement à l’ECOFO Giganga 1. Le directeur de l’école, Joseph Nitunga, est enthousiaste d’accueillir de nouveaux visages dans son établissement, qui enregistre 1274 élèves, dont 652 filles et 622 garçons. La courtoisie d’un burundais de sang et de coutumes, Joseph en est un vrai. « Karibu iwacu heza », lance –t-il chaleureusement avant de demander l’objet de notre visite.
Enthousiasmé de raconter le vécu de son établissement, Joseph prend bien son temps pour expliquer la situation qui règne à son école. « Ici, l’assainissement, la propreté et l’hygiène sont nos priorités. Et l’eau doit être la pièce maîtresse pour arriver à nos fins ». Pour bien illustrer ses propos, le directeur orientera nos yeux vers quelques bidons barricadés devant la 8ème année. « Vous voyez, ces 2 bidons vont servir à rendre clean la classe, juste après la sortie des cours. Les listes des élèves qui font la propriété successivement pour toute la semaine sont affichées dans mon bureau », rassure-t-il.
Continuant la visite vers les robinets, l’eau se fait rare. A deux mètres, un robinet à part y est érigé. Bien évidemment, l’eau n’y coule pas. « Pourtant, il y’a moins d’une heure, l’eau coulait à flots. Il arrive parfois que la REGIDESO nous coupe l’eau. Mais qu’à cela ne tienne, les élèves sont habitués à apporter chacun leur petit flacon d’eau pour la propreté de l’école. »
S’il y’a une fierté que le directeur revendique c’est bien ses toilettes rentables en engrais naturel. « Nous possédons depuis 2018, des toilettes fructueuses. Les besoins sont conservés pour en faire de l’engrais chimique ».
Expliquant le processus, il tient à mentionner qu’il est strictement interdit d’utiliser de l’eau dans ses toilettes. « L’eau empêcherait la bonne transformation des déchets humains en engrais, d’où l’interdiction inconditionnelle de l’usage de l’eau dans le système. »
Quant aux techniques d’hygiène après les lieux d’aisance, « le papier remplace valablement l’eau. C’est d’ailleurs un bon constituant pour avoir un bon engrais », confie Joseph, le directeur.