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Covid-19 : les investissements plombés

Des investissements tant publics que privés doivent être engagés pour atteindre le taux de croissance économique à deux chiffres comme le veut le PND 2018-2027 (10,7% de moyenne annuelle à partir de 2022). Mais les contraintes liées au covid-19 pourraient ralentir cet objectif selon une étude du PNUD.

De 2015 à 2018, la part des dépenses publiques d’investissement dans le budget général de l’Etat a sensiblement diminué, atteignant une moyenne de 6,5% du PIB chaque année durant cette période. Cette baisse est ainsi alors que pour la période d’avant 2015 (2011-2014), les mêmes dépenses constituent une part plus ou moins considérable de 14,4% du PIB soit 38,8% des dépenses totales du budget national.

Pour justifier cette baisse, l’étude pointe le doigt la diminution des appuis extérieurs qui sont souvent constitués à grande part des dons projets. L’étude inclut également la restriction de l’espace fiscale comme une autre cause de cette diminution.

Depuis 2019, l’enveloppe du budget allouée à l’investissement reprend l’allure à la hausse. De 6,5%, les dépenses en capital se taillent désormais une part de 10,2% du PIB consécutivement à la hausse des ressources domestiques.

Le covid-19 pour tout gâcher

Avec le covid-19, l’investissement devra subir de menaces à la baisse envisage l’étude. Non seulement les dépenses publiques pour l’investissement diminueront, mais celles du secteur privé sont, elles aussi, exposées à une baisse marquée.

A l’origine de la baisse des dépenses privées, l’étude retrace comme causes de la contraction de l’activité économique, les difficultés d’accès au crédit ainsi que le manque d’équipements importés entre autres.

Et quant aux dépenses publiques d’investissement, elles baisseront également suite à la contraction de l’activité économique qui occasionne la chute des recettes fiscales, une des sources de fonds pour financer ces investissements.

Bien plus, ne dépendant plus principalement des appuis extérieurs comme dans le passé, les dépenses publiques d’investissement devront nécessairement diminuer selon l’étude, car, explique cette dernière, l’Etat ne peut pas s’abstenir de protéger sa population contre un danger tel que le coronavirus.

Au lieu de les diminuer donc, les dépenses courantes doivent rester constantes, voir être revues à la hausse en raison des nouvelles dépenses allouées à la riposte contre le covid-19 qui viennent augmenter les charges habituelles.

Il y a moyen de s’en sortir…

Une baisse des dépenses publiques d’investissement serait très nuisible à la croissance économique. Selon le PND toujours, pour atteindre le taux de croissance cible (10,7%), la part des dépenses publiques d’investissement devrait atteindre 15.6% du PIB en moyenne annuelle.

Pour y parvenir, l’étude recommande d’accroitre l’espace fiscal par la mobilisation accélérée de recettes intérieures au moyen de l’élargissement de l’assiette fiscale au secteur informel, l’exploitation des secteurs à fort potentiel comme les mines, la réduction d’exonérations fiscales, etc.

Quant aux investissements du secteur privé, opérer en tant qu’entreprise dans le contexte covid est un grand challenge. Pour redynamiser l’activité économique et stimuler encore plus d’investissements, l’appel est lancé aux autorités compétentes d’accorder certaines facilités aux entreprises en difficulté, tels que l’allégement dans de secteurs clés, des exonérations de paiement de loyers, la non-imposition de pénalités pour les retards de paiement d’impôt sur le revenu, l’introduction d’allégements fiscaux, etc.

Pourquoi ne pas mettre en place des mécanismes de partage des risques tels que les systèmes de garantie de crédit partielle ? Selon l’étude, cette approche encouragerait les institutions financières à prêter aux entreprises.

Pour rappel, les investissements directs étrangers (IDE) sont restés insignifiants de 2015 à 2019. Ils étaient estimés à presque 0% du PIB. Le moment est venu de les attirer, suggère le même document.

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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