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Primus Ligue 2019/2020 : ce qu’il faut retenir

Championnat terminé, Messager Ngozi sacré après une course effrénée parsemée de multiples embûches. Coup de projecteur sur la saison avec l’analyse des journalistes sportifs professionnels.

La Primus Ligue a continué malgré l’alerte mondiale liée à la Covid-19

Comme le fait savoir Jean-Marie Vianney Ndikumana de la Radio Isanganiro, l’avènement de la pandémie mondiale, a en quelque sorte failli perturber le championnat, comme partout dans le monde. Mars 2020, presque tous les championnats du monde arrêtent en cours de route. Les tournois internationaux sont reportés. Point de foot à la télévision, les parieurs sont dans le désarroi, presque le monde entier est en confinement.

Au Burundi, comme l’annonçait le ministère de la Santé, il n’était pas question de paniquer. Les activités devaient continuer puisque la pandémie n’avait pas encore d’impacts sur le pays. Tout de même, il a fallu prendre les précautions nécessaires pour la prévention. Le président de la FFB, va alors autoriser le championnat de continuer.

Les équipes de l’intérieur du pays en force

Avec son sacre, l’équipe de Ngozi, au nord du pays, remporte son deuxième trophée de la Primus Ligue, après celui de la saison 2017/2018. Ainsi, avec cet exploit, comme l’indique Alain Muhirwa, journaliste sportif à la radio Buja Fm, Messager Ngozi réaffirme la montée en puissance des équipes de l’intérieur du pays. Car rappelez-vous, il y a une décennie, les équipes de Bujumbura, faisaient la pluie et le beau temps.

« Messager Ngozi succède à d’autres formations évoluant hors de Bujumbura, comme Aigle Noir ou encore Flambeau de l’Est, qui avaient fait le même exploit depuis 2013. Ainsi, 4 sur 5 premières équipes du championnat sont implantées hors de Bujumbura, ce qui démontre le sérieux déclin des équipes de la capitale économique », fait-il remarquer.  

Pour Muhirwa, cette monté des équipes de l’intérieur du pays peut être interprétée par la volonté et l’appui financier des dirigeants, sans oublier l’émergence des jeunes entraîneurs, qui n’ont pas encore de licence de haut niveau mais qui ont démontré leur savoir-faire.

Un niveau en baisse, peu de buts marqués

Statistiquement, le niveau des réalisations des équipes s’est avéré faible. « Les points sont très serrés au tableau de classement, du sommet jusqu’en bas du tableau. Par exemple, de la 3ème à la 5ème place, les équipes sont à égalité », souligne Alain Muhirwa. Et d’ajouter que l’attaque a été la plus faible depuis 2015. « Cela fait 5 ans que le meilleur buteur dépasse à chaque fois la barre des 25 buts. L’actuel, Idi Museremu de Messager Ngozi, qui n’est même pas un numéro 9, n’a que 19 buts. Cela démontre la faible réalisation ».

Sur les faibles réalisations des équipes, Léonce Ntakarutimana, journaliste sportif de Makamba, au sud du pays, l’explique par la montée des jeunes talents. « Dans toutes les équipes, les joueurs sont très jeunes. Les plus âgés sont en train de laisser la place aux plus jeunes. L’expérience, la rage devant les cages n’est pas encore au rendez-vous. Mais les années à venir sont promettant ».

Inter star revient en Ligue A, Saidi Ntibazonkiza rallume la flamme de Vital’O

Le retour d’Inter Star dans la cour des grands était très attendu. Cette équipe affiliée beaucoup plus à la communauté « Swahili » a connu ses meilleurs jours, avec des chocs remarquables contre le Vital’O. Le public attendait impatiemment son come-back. « Le public avait envie de revoir les classico à la burundaise. Inter star, bien qu’évoluant dans la division B, n’a pas pour autant totalement déçu. Sur trois récentes confrontations contre Vital’O, Inter star a remporté 2 victoires et un nul », fait remarquer Ndikumana de la Radio Isanganiro.

Il est rejoint dans son raisonnement par Ntakarutimana de Makamba. « Nous sommes habitués au fait que les équipes montantes ne sont que de passage pour rejoindre la relégation. Au contraire, cette saison, deux équipes, Burundi Sport Dynamique (4ème au classement), et Inter Star (10ème), ont démontré l’ambition de reste dans l’élite ».

Quant à la venue de Saidi Ntibazonkiza dans l’équipe Vital’O, sa formation de jeunesse, il indique que ce fut un grand coup de pouce puisque l’équipe manquait visiblement de figure emblématique pour encourager la jeune génération.

Les supporteurs de Bujumbura de moins en moins présents dans les stades

Au niveau des supporters, selon Ntakarutimana, le record revient à l’équipe Musongati de Gitega, dont la fidélité des fans est infaillible. « Ils accompagnent l’équipe dans tous les déplacements, sur tous les terrains. Ils ne se lassent pas, même en cas de défaite. Par ailleurs, les stades de l’intérieur du pays commencent à être plus animés que ceux de Bujumbura. Cela peut s’expliquer par les exploits des équipes de l’intérieur du pays, mais aussi aux beaux stades nouvellement construits. Un match opposant Messager Ngozi à Aigle noir de Makamba, ne peut être comparé à celui opposant LLBS4 Africa à Bujumbura City. »

Toutefois, Ntakarutimana déplore le fait que le choc Inter Star – Vital’o ne soit plus aussi tendu que les années précédentes. « Le stade Intwari n’est plus plein qu’à l’époque. Les amoureux du ballon rond ont très envie de revoir cette ambiance ».

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