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Femmes Leaders

Elles en veulent plus, pour le bien de Bugabira

Lors des formations tenues vers  fin janvier par Dushirehamwe et le CPAJ, les femmes de Bugabira ont manifesté l’envie davoir plus de connaissances sur les matières dispensées.

Elles posent des questions, demandent des éclaircissements, et répondent elles-mêmes à leurs propres questions.  Spès Caritas Havyarimana de Dushirehamwe, la facilitatrice du jour, ne se ménage pas pour leur en procurer davantage. Bon nombre d’entre elles sont calées dans la résolution pacifique des conflits,  le leadership, mais comme on ne peut tout savoir, quelques notions leur échappent, ou du moins, théoriquement.

«Qu’est-ce qu’un bon leader? Quelles sont ses qualités?», interroge soudain Spès. Delbulgue Naziraje est la première à répondre : «Un bon leader se soucie des autres, il ne met jamais ses préoccupations à l’avant. Il ne donne pas d’ordre, plutôt, il tient en considération les idées diversifiées.» Personne ne dira le contraire. Effectivement, Delbulgue sait de quoi elle parle. Mutwakazi de la colline Kigina, ayant fait son école technique jusqu’à l’obtention de son  diplôme A2 à l’ITAB (Institut Technique Agricole du Burundi), elle est l’image même du leadership féminin de Bugabira.

Un modèle pour les Batwa

Delbulgue, consciente que les batwa doivent sortir de leur misère et ignorance elle a décidé d’apporter sa contribution. Pour ce faire, elle a commencé par leur enseigner la propreté, jugée prioritaire. «La première raison de notre discrimination est la saleté.», fait elle savoir, avant de s’adresser à l’assemblée, fièrement : «Qui pourrait deviner mon ethnie sans que je ne me prononce?». Rires. «C’est ce genre de cliché qui me hante. Et nous y sommes pour quelque chose d’une certaine manière!».

Pour faire cesser cette discrimination envers ses semblables, elle va alors inciter ses pairs à faire la propreté avant tout. Delbulgue introduira par la suite des tontines pour l’épargne et le crédit, en formant 10 groupements de 25 personnes.  Dans ces groupements, elle en profite pour leur apprendre les notions de  résolution des conflits, de respect mutuel et d’entraide.

Viser la lune

Pour Delbulgue, comme pour la majorité des formés dans la salle de la commune Bugabira, avoir une vision à atteindre, des rêves à réaliser, des barrières à briser, les poussent à suivre les nombreuses formations.

«Il y a des cas qui nous sont difficiles à résoudre. Je citerais par exemple  les grossesses non désirées, liées à la sexualité non contrôlée de nos enfants.», explique Bibiane Manirakiza la soixantaine révolue. Elle qui a tout donné pour Bugabira dans la cohabitation pacifique après la crise de 1993, la lutte contre le concubinage. Et fort heureusement, la formation revient sur le renforcement des capacités pour les jeunes leaders.«Il faut que la relève du lead soit bien préparée pour éviter une crise de  pilotage pour une nouvelle génération.», rappelle Spès Caritas.

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