Jimbere

Kirundi French
Editorial

Elles et eux

Une mosaïque aux multiples vitraux. Elles, en hijab au logis et en pantalon au boulot, en wax devant leurs pairs en leur expliquant comment faire de la misère un vieux souvenir par le biais des associations. Faisant fi des idées reçues, Saidati, la femme voilée que certains assimileraient facilement à une soumise a su remporter la guerre contre les boissons prohibées qui pourrissaient la vie de sa communauté. Un djihad comme on en aime !

Dans les assoc à Ntega, Violette est la dame de fer qui remet sur bonne route les associations au bord de la banqueroute. En mode soft, elle parvient à expliquer aux mauvais payeurs « le bien fondé d’être réglo » envers son groupement. Sa pédagogie marche à merveille au grand bonheur des associations de sa commune.

Eux, ils ne se la coulent pas douce en attendant que la marmite de la maternelle finisse sa besogne. Lézarder sous le soleil oisivement n’a visiblement pas droit au chapitre de leurs journées. Mubimbi doit s’estimer heureuse pour avoir des jeunes qui, le temps d’une journée se réunissent pour se rendre utile en réhabilitant, n’ayant que leurs bras pour Caterpillar, une route endommagée. Mieux, Mubimbi est imbibée de talents. A l’image d’Ezéchiel, niveau d’étude primaire, sans avoir potassé nuits et jours des cours de physique pour comprendre la dynamique des ondes hertziennes, mais qui a pu construire une radio communautaire avec des moyens de bord.

Eux et Elles, c’est également ces jeunes slameurs qui ont su organiser le tout premier festival slam au Burundi, cosmopolite avec des artistes venus d’autres pays, mais aussi fier de la culture burundaise qui intègre peu à peu cet art oratoire venu de l’univers poétique américain. En parlant de mixage que nous devons au festival, découvrons l’histoire de Bujumbura à travers un atelier qui s’inscrit dans un festival de… théâtre.

Tout n’est pas rose évidemment. Ainsi est faite la vie. A travers ce numéro, Jimbere vous raconte la galère des enfants travailleurs malgré eux, de ces étudiants du privé qui voient leur prêt-bourse se faire attendre alors que le boutiquier d’en face râle pour les dettes non encore remboursées…

Elles et eux, ou eux et elles, ainsi va la vie.

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