Plus d’une année après la mise sur pied du PAEEJ (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes), 8. 505. 268. 520 Fbu ont déjà été décaissés pour le financement des projets. La province de Bujumbura se taille la part du lion. Pourquoi ? Voici quelques éléments de réponses…
Pr. Désiré Manirakiza, coordonnateur national du PAEEJ, précise que ce programme finance les projets dans trois catégories à savoir 30% de projets de coopératives par colline, les meilleurs projets innovants ayant participé au concours et fait le dépôt en ligne, et les projets des jeunes entrepreneurs débutés ou financés. Le constat est sans appel : la province Bujumbura Mairie est la première. Motif ? Elle propose beaucoup de projets, surtout dans les deuxièmes et troisièmes catégories.
A titre d’exemple, les projets financés en province de Bujumbura avoisinent les 40. Du côté des projets de concours innovants, ce sont au total 112 millions Fbu qui ont été décaissés. Les projets en ligne ont eu, pour certains, 100 millions Fbu, d’autres 86 millions Fbu, 32 millions Fbu, etc. Cela dépendait du projet. Le constat est que les autres provinces ne sont pas actives en ce qui concerne les projets en ligne.
Quant à la raison d’avoir financé seulement 30% des coopératives collinaires, Désiré Manirakizaexplique qu’il s’agit d’abord d’un choix de tester leur fonctionnement. Seconde raison : multiplier la production agricole et mettre en place un système d’abattage moderne, pour ceux qui pratiquent l’élevage. Et d’ajouter que l’année prochaine, le programme va financer encore une fois 30% de coopératives collinaires, et ainsi de suite.
Plus de 13 Milliards déjà utilisés, dont 8 pour les projets. Qu’en est-il du reste des fonds ?
Les fonds de PAEEJ sont dispatchés dans quatre composantes, à savoir la formation des renforcements de capacités de 18 609 jeunes formés pour une enveloppe de 300 Millions francs burundais (310 801 789 Fbu) ; les projets des jeunes de trois catégories avec une enveloppe de 8 Milliards Fbu (8 505 268 520 Fbu) ; fonds des stages et de fonctionnement du personnel de PAEEJ avec une enveloppe de 20 Millions francs burundais (20 714 000 Fbu) et les frais de préparation de documents de gouvernance de PAEEJ dont le budget tourne autour de 4 Milliards Fbu (4 495 882 694 Fbu).
« Récemment, le programme a recruté 200 jeunes stagiaires dont 121 femmes« , confie Désiré Manirakiza avant de renchérir que le PAEEJ a déjà créé 178 emplois dont 43 sont tenus par des femmes (24,15%) : « Elles ne postulent pas souvent. D’autre part, les hommes sont majoritaires chaque fois qu’il y a des profils recherchés. »
Des projets à l’intérieur du pays
Lors d’une visite que nous avons effectuée dans les différentes provinces auprès des coopératives financées par PAEEJ, en province Rutana commune Bukemba, nous avons rencontré le président du coopératif Groupement des Jeunes unis de Rubanga en sigle Cogejuru, qui fabrique des savons pharmaceutiques. Un projet innovant primé pour la 3ème place au concours provincial à Rutana, et financé pour 12 millions Fbu.
La Cogejuru travaille dans un petit village nommé « Kw’i ligala kwa Jiriti » à 18 kilomètres au centre de Rutana. « Les documents nous ont coûté environ deux cent mille francs burundais. Ensuite, nous avons attendu le financement plus de trois mois« , se lamente Bucumi Elie de Cogejuru. Et d’ajouter que pour les documents en vue de créer une coopérative, ils se dirigent vers Gitega ou Bujumbura.
Aimable Ndayisaba, point focal de la province Rutana, souligne que les projets innovants au concours provincial ont reçu 167 millions, deux seuls projets été reçus en ligne.
A Bururi, Albert Niyukuri, point focal de PAEEJ à Bururi explique que 17 projets innovants ont été financés à hauteur de 163 millions Fbu. La province Bururi a choisi l’élevage de porcs. 25 coopératives sur 41 ont déjà reçu 7 porcs au lieu de 20. Les autres animaux seront livrés dès que les porcheries seront construites. Un des problèmes constatés dans ces coopératives : des relations familières. Or, c’est interdit. « C’est résolu », affirme Albert.
Postulez !
Selon Remy Ndayubaha, conseiller du Gouverneur chargé du Développement, après deux ans d’activité, la province Bururi aura environ 14 000 porcs, ce qui va permettre la création d’une boucherie de la province avec une plus-value au niveau de la taxe communale.
A Bujumbura Rural, précisément en commune Mugongomanga, ils ont choisi l’agriculture des pommes de terre et de maïs. » Aucun projet innovant ou postulé en ligne n’a reçu de financement« , relève Joris Niyukuri, l’animateur communal.
Emelyne Hatungimana, vice-présidente de la coopérative Kerebuka de Mugongomanga indique qu’ils n’ont pas encore reçu de financement de la part de PAEEJ pour leur projet de culture des pommes de terre car la coopérative en est encore au niveau de la préparation des documents pour l’ANACOOP. » Nous sommes 25 jeunes, chaque jeune doit cotiser 4.000 Fbu. On est déjà en retard pour cette saison. »
Désiré Manirakiza a fait savoir que le financement traîne, soit à cause des jeunes qui n’ont pas encore inscrit leurs coopératives à l’ANACOOP, soit en raison du retard dans la mise en place des lignes de crédits ou bien qui n’ont pas encore des comptes au niveau de la banque d’investissement des jeunes (BIJE) et la Banque nationale du Développement économique (BNDE). « Plusieurs jeunes ont déjà terminé la formation au mois de juin, mais ils n’ont pas encore reçu leur financement. En réalité, nos contrats stipulent que chaque dossier doit être traité en 48 heures. Nous sommes en train de répondre le plus vite possible. »
Et de conclure en rappelant que le PAEEJne va pas durer quatre ans seulement, mais qu’il s’agit d’une unité de coordination pour un mandat de quatre ans : « N’hésitez pas à postuler ! » lance Désiré Manirakiza.
L’appel est lancé.