BujaHub vient d’accueillir dans ses enceintes une vingtaine de jeunes issus de cinq entreprises pour une session de formation intensive qui a débuté ce jeudi 28/11/2019 à 15 h pour se clôturer le lendemain à la même heure. 24h de travail non-stop sur l’innovation et l’identification des vrais obstacles minant la vie des entreprises
Si un homme avertit en vaut deux, un entrepreneur avertit en vaut encore plus. Un des paradigmes qui a servi de trame aux débats: « Les entrepreneurs n’ont de carburant que leur optimisme, aux prises avec une utopie qui les fait mouvoir sans recul, ils sont déconnectés de la réalité et ne savent pas tous les contours des problèmes auxquels ils prétendent apporter des solutions ». C’est ce genre d’assertions que BujaHub entend combattre, car nourrissant la mortalité précoce de plusieurs entreprises.
Le déclic à l’origine: «Le Burundi connaît une floraison de nouvelles entreprises, ce qui est très louable en soi, car toutes viennent avec l’idée de répondre à certains défis. Le hic est que lorsqu’on analyse la situation de plus près, on se rend vite compte que les entreprises se trompent souvent. Une enquête qui a été menée auprès de 50 entrepreneurs a démontré qu’il fallait faire comprendre aux entrepreneur les vrais défis de leurs entreprises afin de réajuster et redéfinir leur plan d’action », expliquera déclaré Abiyah David, Directeur Général de BujaHub et organisateur du bootcamp.
Il n’y a pas innovation sans prise de conscience
Cinq entreprises vont participer au bootcamp: Kage Ltd qui fabrique le charbon écologique à partir des rafles de maïs, Akiwacu Multi Services œuvrant dans l’IT et l’agropastoral, la Société Aromatique qui produit le thé de camomille, Bahereze Company qui vend du riz et Savoir Faire Global Consulting spécialisée dans le management et consultance entrepreneurials.
« La vraie innovation, c’est plus une conscience de notre environnement de travail, une connaissance des problèmes auxquels on veut apporter des solutions. Car plus on maîtrise le problème qu’on veut résoudre, plus nos solutions sont viables et bénéfiques à la communauté » indiquera M. Abiyah aux délégués des cinq entreprises.
Du coup, « permettre aux jeunes de communier dans une nuit inédite afin de bien s’orienter et bien situer leurs entreprises sur l’échiquier du business extrêmement changeant », voilà ce qu’était l’objectif de bootcamp.
Au menu du programme, selon Ruth Nibitanga, sociétaire de BujaHub : la digitalisation à l’heure de la révolution entrepreneuriale, l’implémentation de l’esprit critique, le développement d’un business innovant, l’évolution du marketing et de la vie de l’entreprise et l’attraction des bailleurs.
« Une autre dimension dans la compréhension de nos défis »
Louange Intsinziyumwami, participante représentant la société Aromatique qui produit le thé de camomille rentrera satisfaite du bootcamp: « Avant de venir ici, on pensait que le problème, c’était le manque de moyens à l’origine des échecs des entreprises, mais en fait ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. Même si on avait ces moyens, on se retrouverait face à d’autres obstacles, dont celui peut être de surproduction. On a bien compris qu’il y a d’autres paramètres qui doivent être pris en compte, comme le comportement du client, la prospection du marché ou encore l’incohérence du modèle qu’on propose à l’écosystème burundais. De tout cela, j’ai retenu une chose essentielle : se mettre dans la peau de nos clients pour bien cerner ce qui les pousse à ne pas consommer nos produits ».
Kaze Delphin à la tête de Kage Ltd, se réjouira lui aussi du bootcamp : « On était plus dans la pratique que dans le théorique ». D’après lui, un des grands acquis de cette formation pour les entrepreneurs participants est de « savoir constamment se remettre en cause ».
