Les élèves des provinces Bubanza et Kirundo sont conscients de son utilité dans leur quotidien. Ils nous font part de ce qu’ils entendent par le mot ‘’hygiène’’ en ces temps de maladies virales…
À première vue, les élèves du Lycée Rugarama, dans la province Kirundo, semblent bien comprendre les notions basiques de propreté. Beaucoup d’entre eux sont bien coiffés, des uniformes lavés, chez d’autres la notion d’hygiène est nuancée. Théoriquement, ils sont bien informés : « L’hygiène, c’est prendre une douche avec de l’eau, se rincer le corps, se coiffer les cheveux s’il le faut les raser, se couper les ongles, se brosser les dents, etc. » raconte Divine Niyonkuru, élève en 8ème.
À part l’hygiène corporelle, il y a aussi la propreté des infrastructures, soit à la maison ou à l’école. À Kirundo, tout comme à Bubanza, des notions sur l’hygiène sont dispensées dans les classes de 1ère à la 9ème fondamentale. «On apprend certes comment faire la propreté sur notre corps, la propreté vestimentaire, alimentaire et autres, par exemple laver nos habits, les repasser. Mais aussi, nous apprenons comment garder propres les locaux des classes, les toilettes saines, la propreté à domicile, des ustensiles de cuisines, etc », renchérit Raoul Nintije, élève en 8ème à l’ECOFO Gihanga I Sainte Immaculée Conception.
Cette école dispose de toilettes, de robinets et de tanks en cas de coupure d’eau. Les élèves apprennent qu’il faut se laver avec de l’eau et du savon en sortant des lieux d’aisance. Mise à part l’hygiène corporelle et vestimentaire, les élèves apprennent aussi l’hygiène alimentaire ; le soin de consommer les fruits bien préparés avec de l’eau propre. Des obstacles auxquels il faut faire face….
Toutefois, les obstacles ne manquent pas. Des fois, les enfants des 3 premiers cycles oublient les notions de base de l’hygiène corporelle. « Il faut toujours les rappeler de façon répétitive pour qu’ils s’en souviennent », fait savoir Joselyne Girukwishaka, responsable du club d’hygiène à l’ECOFO Gihanga I Sainte Immaculée Conception.
Un autre hic, nombreux sont les élèves qui n’ont pas accès à l’électricité chez eux, que ce soit à Bubanza et à Kirundo, d’où il leur est difficile de repasser les habits. Plus encore, la pauvreté des ménages ne permet pas aux élèves de pratiquer l’hygiène comme il le faut. Raoul Nintije fait savoir que parfois les parents se passent de certains produits comme le savon, ou autre article qui pourrait demander de l’argent par exemple les dentifrices, les brosses-dents, etc. Pour son uniforme et autres habits, Raoul de se confier : « Je ne repasse jamais mes vêtements et pour qu’ils ne se froissent pas beaucoup, après les avoir lessivés, je les secoue et les sèche ». S’il y a un manque quelque part, ces jeunes ne tardent pas à trouver une solution pour franchir cet obstacle.
Au Lycée Rugarama dans la province Kirundo puisque tout le monde ne peut pas avoir de brosses-à-dents et de dentifrice ; ils utilisent les tiges d’eucalyptus. Néanmoins, les élèves ont un manque criant de savons. Certains sortent des toilettes, sans se laver les mains et achètent à manger, à la sortie de l’école ou pendant la pause, avec les mains sales ou lavées avec de l’eau seulement. A l’ECOFO Renga, même son de cloche. La direction ordonne aux élèves d’apporter chacun son savon pour la propreté individuelle.
Un reportage réalisé par Peace Sekamwese dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme un ancien du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.