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Les aspirations des jeunes burundais au bien-être

Emplois préférés

Interrogés sur le profil des emplois auxquels ils aspirent après leurs études, les jeunes qui ont déjà choisi des filières professionnelles ou facultés ont presque une trajectoire prévisible. Pour d’autres, ils peuvent encore creuser leur sillon et choisir en fonction de leurs désirs. Ainsi, la majorité des jeunes aspirent à travailler dans le secteur médical (30,6%) : les filles sont plus nombreuses que les garçons, 37,6% contre 23,2%.

Préférence de futur employeur, selon le niveau d’instruction (Enquête CENAP)

Pour ces derniers qui aspirent à la médecine, selon l’étude, les probabilités de réaliser leurs rêves sont à ce jour très minces. « En 2016, sur 915 candidats qui se sont présentés au concours, seul un tiers a pu être inscrit, étant donné qu’il n’y a que trois facultés de médecine et un nombre total de 300 places par an2». Mais les jeunes qui rêvent de porter la blouse blanche ne cherchent pas forcément à devenir médecins. Dans les groupes de discussion, c’est surtout l’école paramédicale qui est revenu au bout des lèvres.

Soigner les malades est la motivation principale, surtout parce que dans leur imaginaire, c’est elle qui donne accès à un emploi plus attractif. Mais il y a aussi d’autres considérations extra-professionnelles, une bonne perception du niveau de vie du personnel médical et paramédical, des avantages sociaux, des soins gratuits, les élèves paramédicaux qui seraient bien traités avec notamment trois repas par jour alors que dans les lycées « ils n’ont pas droit au petit déjeuner. »

Dans ce secteur, l’étude indique qu’il y a un besoin pressant d’augmenter le nombre de professionnels. En effet, les dernières données indiquent qu’il existe au Burundi 40 hôpitaux publics, 735 centres de santé avec un personnel technique (médical et paramédical) insuffisant en quantité et en qualité dans la plupart des niveaux du système de santé : 15.937 agents dont 5.957 infirmiers, 418 médecins, sages-femmes et autres personnels d’appui (Observatoire National des Ressources Humaines en Santé au Burundi, Profil de ressources humaines en santé du Burundi, Janvier 2012).

Après le domaine médical, les jeunes des zones rurales choisissent le métier d’enseignant (14,4%) contrairement à ceux du milieu urbain qui ne sont que 6,3%. Ces derniers aspirent plus aux banques et assurances (12,4%) contre seulement 9,3% dans les zones rurales. Des choix différents mais fait en fonction des emplois que les jeunes voient dans leur environnement.

La carrière politique attire très peu les jeunes (1,1%), suivie de la sécurité avec 0,5%. On peut s’étonner de ce manque d’intérêt pour le secteur de sécurité qui offre non seulement des opportunités de carrière, mais aussi des formations aux métiers, y compris dans des domaines d’expertise. Une des explications, selon les jeunes, est que tout compte fait, le travail de corps de sécurité ne serait pas bien payant, au vu de ses risques aujourd’hui.

Concernant leur futur statut professionnel, la majorité des jeunes envisage de devenir des salariés de l’État (43,1%). Cependant, les jeunes appréhendent des obstacles de favoritisme dans l’accès au marché du travail étatique et proposent qu’il y ait « une politique transparente d’orientation des chercheurs d’emploi ».

En dehors de l’État, le niveau de ceux qui aspirent à travailler à leur propre compte est notable, surtout parmi ceux du niveau d’enseignement supérieur (35,2%) et ceux du niveau primaire (34,4%). Parmi eux, certains nourrissent des idées ambitieuses, telles que fonder une entreprise, mais aussi des idées simples, comme de petits métiers « plus rémunérateurs comme le taxi-moto où les clients ne feront pas défaut. »

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