Aspiration au bien-être immatériel
L’étude du CENAP a présenté les principaux désirs de bien-être qu’ont révélé les jeunes au moment de l’enquête. La hiérarchie des besoins exprimés a montré que « vivre et grandir juste en paix » vient en tête avec 57,3% des intentions exprimées.
Et compte tenu de la délicate période durant laquelle l’enquête a été réalisée (durant la crise post-2015), les données récoltées auprès des jeunes ont montré que cette aspiration est plus prononcée en milieu urbain (58.7%) qu’en zones rurales (56.4%).
Ainsi, il s’est ainsi avéré que la majorité des jeunes se projettent dans le futur avec optimisme, certes, mais tout de même en restant vigilants : “Même si la situation reste plus ou moins bonne, nous le Burundi de demain, nous devons veiller à ne pas retourner en arrière”. L’autre observation faite : la plupart des jeunes reçoivent des récits divergents sur les événements douloureux à caractère ethnique de la part de leurs proches plus âgés qui jouent le rôle de dépositaires de la mémoire et qui parfois appellent à maintenir la douleur « en éveil ».
Selon l’étude, la compétition des narratives ethniques du conflit se fait donc au détriment de l’identification des jeunes dans un destin partagé. Certains jeunes, à force d’écouter de tels récits grandissent dans le passé des divisions ethniques et ramènent ce passé dans le présent.