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Appropriation de « Menyumenyeshe » par les éducateurs, gage de réussite et de pérennité du programme

Avoir un projet c’est bien. Mais en assurer sa pérennité en misant sur son appropriation par les bénéficiaires/encadreurs est encore plus intéressant. Cela est d’autant plus vrai que les projets sont limités dans le temps. Voilà la raison pour laquelle l’APFB (Association pour la Promotion de la Fille Burundaise), en collaboration avec Care International Burundi, a organisé un atelier dans ce sens à Gitega, du 11 au 13 décembre 2019.

Financé par l’ambassade du Royaume Pays-Bas au Burundi, le programme quinquennal (2016-2020) est mis en exécution par Care International Burundi dans 8 provinces du Burundi : Bujumbura mairie, Bujumbura rural, Bubanza, Cibitoke, Gitega, Kayanza, Muyinga et Kirundo. Et l’organisation travaille en étroite collaboration avec les partenaires locaux : APFB, Lead, FVS-Amade, etc.

Pour rappel, le programme pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes (SSRAJ), à travers les modules « Le Monde Commence Par Moi » et « Les Compétences de Vie Courante », s’adressent aux jeunes scolarisés ou non, regroupés respectivement en clubs de santé (CS) en milieu scolaire, et au sein des groupes de solidarité (GS) sur les collines.

A leur tour, les CS et les GS sont rattachés à un centre de santé « Ami des jeunes » (CDSAJ) qui apporte soins et conseils en matière de la SSRAJ. Thacien Nkurikye, Conseiller socio-culturel du Gouverneur de Gitega, dans le mot d’ouverture de l’atelier, a rappelé l’objectif du programme : « Le réseautage social pour la promotion de la santé des adolescents et des jeunes. »

Menyumenyeshe est-il sur la bonne voie ?

Afin de conscientiser les participants sur leur rôle dans l’appropriation et la pérennisation du programme, étaient prévus des exposés, réflexions, discussions, travaux en groupes, etc. ayant servi de trame de fond à l’atelier.  Constat : en gros, le programme contribue substantiellement à la baisse des cas d’abandons scolaires et des grossesses non désirées. Les témoignages des participants à l’atelier d’apprentissage et d’appropriation de Gitega en sont la preuve

Claver Ndikuriyo, DCE Muha en Mairie de Bujumbura : « A l’Ecofo Busoro, avant le programme, plus d’une dizaine de filles en moyenne tombaient enceintes par an. Aujourd’hui, nous notons annuellement qu’un cas de grossesse, au plus. »

Obède Bizovugayezu, Directeur de l’Ecofo de Remera, commune Murwi, province Cibitoke : « On ne parle plus de grossesses à cette école car grâce aux enseignements du programme, les filles osent désormais parler de sexualité avec leurs parents. Bien plus, elles se sont mises ensemble pour apprendre à bien utiliser les services hygiéniques, et surtout comment les fabriquer. »

Lucie Ndayishimiye, encadreure du CS de l’ecofo Muyinga : « Dans notre province, avec le concours de tous les intervenants, nous avons déjà pu étendre le programme dans toutes les communes, à l’exception de Giteranyi ».

Mélance Ngendakumana, encadreur du CS de l’Ecofo Murambi : « A l’aide de différentes techniques (musique, théâtre, dessins, etc.,) nous avons pu développer une base solide de jeunes et d’adultes impliqués dans Menyumenyeshe, ce qui a facilité son extension aux écoles voisines ».

Un espoir à l’horizon

D’une part, le nombre des grossesses en milieu scolaire et les abandons scolaires commencent à baisser, comme indiqué par la plupart des intervenants, ce qui est une bonne chose pour l’avenir des jeunes. D’autre part, Alice Nkunzimana, coordinatrice nationale de l’APFB, sur base des témoignages et engagements pris, s’est dite confiante pour la suite du programme : « La province de Muyinga est un bon exemple à suivre. C’est la force de mon optimisme quant à la pérennité des acquis, même après la fin de la mise du projet (en 2020). Je lance donc un appel vibrant à tous les DCE, DPE et Directeurs d’écoles, à défendre le programme dans les différentes réunions/discussions afin que leurs interlocuteurs puissent comprendre et intérioriser la nécessité de la SSRAJ. Il en va pour le bien des jeunes burundais, mais aussi pour l’avenir du pays tout entier », a-t-elle conclu.

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