Alors que le président de l’Assemblée nationale remet en cause l’existence de l’Académie Rundi, le ministre de l’Éducation, François Havyarimana, assure que l’institution sera bientôt pleinement opérationnelle. Une joute parlementaire révélatrice des tensions autour d’une académie encore en sommeil.
L’hémicycle de Kigobe a été le théâtre d’un échange animé, ce mardi 17 juin 2025, entre Gélase Daniel Ndabirabe, président de l’Assemblée nationale et François Havyarimana, le ministre de l’Éducation au sujet de l’Académie Rundi.
Sans détour, l’Honorable Ndabirabe a remis en question la réalité même de l’Académie Rundi. Très critique à son égard, il est allé jusqu’à affirmer que ladite académie n’existait que de nom. Pour lui, cette institution ne produit aucun résultat depuis la nomination de ses responsables : « Même s’il y a des gens qui y travaillent, ils n’ont jamais rien produit de concret. Pour moi, ils ne sont pas là. Et s’ils l’étaient, ils auraient déjà expliqué ce qui bloque »
Et de suggérer le remplacement de l’équipe actuelle, estimant qu’elle n’a pas les compétences requises pour assurer sa mission. Puis, regard fixe sur le ministre : « L’Académie Rundi existe-t-elle vraiment? »
Entre lenteurs administratives et espoir de décollage
François Havyarimana ne s’est pas dérobé. Oui, l’Académie Rundi existe bel et bien, a-t-il confirmé. Mais elle peine à fonctionner, freinée par l’absence de structures claires et de bases juridiques solides. Le blocage majeur ? Un texte réglementaire indispensable à son opérationnalisation a subi des retards notamment en raison des observations formulées par les autorités compétentes « Nous avons soumis l’ordonnance au Conseil des ministres. Elle a été approuvée mais le processus de signature a pris du temps », a précisé M. Havyarimana.
Et d’afficher son optimisme : « Hier, je me suis entretenu avec le président de l’Académie et il m’a confirmé que la situation allait se débloquer. »
Une institution attendue au tournant…
À présent, avec la mise en vigueur de cette ordonnance, les structures nécessaires vont être mises en place, et l’Académie Rundi pourra enfin fonctionner comme prévu. Le ministre a tenu à souligner que le manque de résultats jusqu’à présent n’est pas dû à l’incompétence des responsables, mais plutôt aux blocages administratifs qui ont ralenti le processus.
Alors que certains remettent en cause l’avenir de l’Académie Rundi, les prochaines semaines seront déterminantes pour cette institution, censée jouer un rôle clé dans la promotion et l’étude approfondie de la langue et de la culture rundi.




