La Primus Ligue n’a jamais été aussi compétitive que cette saison. 10 mois de compétition mais le suspens pour le titre va durer jusqu’à la dernière minute entre 3 équipes. 6 choses pour lesquelles la saison qui vient de se clôturer sera une des plus mémorables.
1. Une fin de saison mémorable
On n’aurait pas eu mieux comme fin de saison. 3 clubs qui luttent pour le titre: Flambeau du Centre, Athletico New Oil et Bumamuru FC, avec les 2 qui allaient croiser le fer pour la dernière journée.
Après un début de saison compliqué, l’ex-centre de formation de l’Académie Le Messager, devenu Flambeau du Centre disposant d’un effectif large et d’une bonne qualité, a enclenché son sprint vers le sacre dans les dernières journées de la Primus Ligue.
La formation de Gitega a fait recours au tacticien serbe, Momcilo Medic, dont l’adjoint n’était autre que Rukundo Jean De Dieu que le club avait chipé à son rival Musongati FC.
Le duo d’entraîneur leur apportera l’expérience et une sérénité que le club n’avait jamais connu. Peut-être ce qui leur avait manqué lors de la saison dernière quand l’équipe perdait le titre lors de son dernier match de championnat alors qu’un simple match nul pouvait suffire pour glaner la coupe.
Cette fois-ci, pas question de se rater. A Muyinga, Flambeau du Centre remportera le match contre un concurrent direct au titre, Athletico New Oil. Un triomphe éclatant acquis à la 93ème minutes sur un pénalty marqué par Issa Hakizimana. Flambeau du Centre clôturera la saison dans le faste, avec 53 points, 1 point de plus qu’Athletico New Oil et 2 de plus que Bumamuru F.C
2. Athletico New Oil, Bumamuru F.C: 2 clubs malheureux
Perdre le titre à 30 secondes du sacre, c’est un scénario cruel pour tout joueur, entraîneur ou dirigeant. Omar Ntakagero, entraîneur d’Athletico New Oil en avait déjà une mauvaise expérience puisqu’il avait déjà vécu ce même scénario pendant son séjour à Flambeau du Centre en 2021
Bumamuru FC sous les ordres du légendaire entraîneur Olivier Niyungeko est sans doute le grand perdant de la course au titre de la saison 2021- 2022. Auteur d’une excellente première partie de saison (11 victoires, 3 nuls et une seule défaite en 15 rencontres), tous les voyants étaient presque au vert pour les fans de Bumamuru qui se croyaient déjà inamovibles à la tête du classement. La défaite contre Bujumbura City dès l’entame de la seconde partie de la saison, a été comme le début de la fin.
Des conflits internes éclatèrent aux mauvais moments: divergence entre joueurs et entraîneur, embrouilles entre staff et supporters, etc. Une situation de crise qui se répercutera sur le club de Buganda par une série de mauvais résultats: 8 défaites, 4 nuls et 4 victoires en 15 rencontres. Ce club soutenu par les autorités provinciales de Cibitoke croyait en ses chances jusqu’à la 30ème journée. Avec une victoire de Bumamuru F.C lors du dernier match c’est une nouvelle donne sauf celle de l’Athletico New Oil qui pouvait lui assurer la 1ère place. Le déroulement des matchs s’est passé comme espéré à Muyinga mais Bumamuru F.C qui avait occupé la 1ère place pendant plus de 23 jours n’a pas su émerger : défaite devant leur supporter contre Messager Ngozi qui ne jouait que pour du beurre.
3. Une saison très mouvementée pour les entraineurs
Sur 16 techniciens qui ont débuté la saison 2021-2022, seuls 5 ne se sont inquiétés de rien. Commençons par Bumamuru FC. Plongé dans une crise interne profonde, Bumamuru F.C ne pouvait que s’en prendre à elle-même. Le comble de malheur est arrivé quand leur coach principal, Olivier Niyungeko dit Mutombola, le seul à pouvoir qualifier le Burundi dans une Coupe d’Afrique des Nations, a prétendument reçu des menaces de mort émanant des fervents supporters du club de Buganda. C’est ainsi qu’il décidera de ne pas entraîner le club lors des 3 derniers matchs cruciaux de la Primus Ligue si sa sécurité n’était pas garantie. La suite on la connait : Bumamuru F.C a perdu et son entraîneur, et le titre.
Le choix de Flambeau du Centre d’embaucher Momcilo Medic s’est avéré être sans doute le plus judicieux, avec un bilan plus que respectable 9 victoires, 4 nuls et 4 défaites en 17 rencontres, ceci lui de remporter une coupe qu’aucun club de la province de Gitega n’avait jamais gagné
4. Vital ’O, un club mythique en perte de son lustre
La fin de saison de Flambeau du Centre contraste avec celle de Vital’O FC. Club mythique de la Mairie de Bujumbura avec 20 titres au compteur, ce club a terminé la saison d’une bien triste manière : 4 défaites consécutives lors des 4 dernières rencontres. Pas surprenant qu’il ait un bilan peu honorant à la fin : 13 défaites, 6 matchs nuls et 11 victoires en championnat.
Noter en passant que son ennemi de toujours Inter-star quant à lui s’est battu jusqu’au dernier match pour retrouver la 1ère division. De quoi nous mettre de l’eau à la bouche quant à l’idée des classico entre les deux ogres du foot burundais burundais la saison prochaine.
5. Spectacle émouvant partout sauf à Bujumbura
Le show a migré. Il n’y a qu’à l’intérieur du pays où l’on peut trouver des stades pleins à craquer lors des matchs.
Les supporters des clubs de Bujumbura qui se considèrent souvent comme des fins connaisseurs sont parfois déçus par le niveau actuel affiché par les joueurs de la Primus Ligue où les meilleurs buteurs ne sont bloqués qu’à 15 buts (Patrick Kanianga de Bumamuru F.C et Murengera Ramirès évoluant à Top Junior FC)
Selon Avellin Basegeta, le chargé de la communication de la Fédération Burundaise de Football, les raisons qui expliquent la petite affluence dans le stade Intwari sont nombreuses, la principale est le déclin des clubs de la Mairie de Bujumbura dû au fait que ceux-ci ne sont pas soutenus financièrement que les clubs de l’intérieur du pays qui parfois sont aidés par des autorités locales ou des riches et influentes personnalités ressortissants de ces circonscriptions.
Avec cette promotion d’Inter-Star, les fans du ballon rond de la capitale économique espère retrouver de la ferveur au stade dans les prochains classicos (appellation donnée à une rencontre qui oppose 2 clubs ennemis qui se sont affrontés plusieurs fois). Une ambiance qui n’a jamais existé lors de cette écheance qui vient de s’écouler.
6. Plus les saisons se suivent, plus les arbitres burundais s’améliorent
Si dans un pays comme le nôtre où le football n’est pas professionnel, il est assez rare de ne pas entendre des phénomènes de corruption surtout quand à 5 matchs de la fin du championnat, 5 équipes espèrent toujours remporter le titre. Le mérite revient aux arbitres. Après la confirmation de Pacifique Ndabihawenimana sur la scène continentale et l’émergence des Eric Gatogato, Habimana Willy etc.… d’autres arbitres féminins qui avaient contribué dans cette campagne, ont vu leurs efforts récompensés. 2 d’entre elles, Suavis Iratunga et Fidès Bangurambona ont officié dans une rencontre qualificative à la coupe du monde opposant le Niger et le Maroc et ont été pré-selectionnées dans la liste des arbitres qui vont officier à la 14ème édition de la CAN féminine prévue au Maroc du 2 au 23 juillet prochain
