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Le #YouthImpulse pourra-t-il réussir à gérer et fructifier les 40 milliards Fbu?

Les participants à la 1ère édition de #YouthImpulse en groupes de travail pour réfléchir sur l’usage des 40 milliards Fbu promis

Depuis sa prise de fonction en juin dernier, il l’a bien affiché : le septennat du Président Evariste Ndayishimiye, c’est aussi lutter contre le chômage, qui frappe particulièrement les jeunes. D’où son initiative de Groupements économiques des jeunes solidaires [GEJS]. Mais comment les financer ?

Le Président de la République, par l’intermédiaire du Ministre de la Jeunesse, Ezéchiel Nibigira, conviait dans une retraite de deux jours, ces 27 et 28 octobre 2020, au Cercle Hippique, les jeunes intellectuels burundais au chômage [de niveau d’études master, ingéniorat et doctorat], aux côtés des jeunes entrepreneurs à succès [revivre l’évènement ici]. A ces derniers, s’ils arrivent à bien s’organiser, notamment au travers des GEJS, il a promis sous forme de prêt à 0% de taux d’intérêt, une enveloppe de 40 milliards Fbu, pour créer des emplois et des entreprises … surtout en milieu rural. « Féconder le milieu rural », comme disait l’autre. 

L’après-Retraite

Une annonce qui suscite depuis plusieurs interrogations : concrètement, comment va se faire la redistribution de cette « manne » ? Quels seront les liens entre le fond et la BIJE ? Quid des risques de détournement, népotisme, … ? Sans détour, ceux-ci ont réclamé l’implication personnelle du Président pour voir l’initiative réussir [un des moments forts de la retraite].
Quand il a pris parole, le Président a essayé de les rassurer : « Nous venons de passer deux jours ensemble, ce n’est pas maintenant que je vais vous lâcher. C’est vous-même qui allez gérer les fonds, mais également, vous serez consulté sur tous les sujets relatifs aux jeunes. Vous allez constituer l’état-major de la jeunesse au Burundi. Mon souhait ? J’espère que vous allez faire fructifier les 40 milliards Fbu. L’année prochaine, avoir, par exemple, 100 milliards Fbu. »

Les défis

Sur fond d’optimise face à tant de bonne volonté, est-il permis d’être conscient que de telles initiatives ont été [presque] partout des échecs en Afrique, comme l’a expliqué Déogratias Niyonkuru, fondateur et conseiller stratégique de l’Adisco, sur un ton pédagogue? Avec un rappel sur l’esprit qui doit animer ces GEJS: « Ce ne sont pas des ASBL, mais des activités économiques rentables. Des sociétés basées sur le travail. Chacun doit s’investir et travailler. Les membres sont à la fois, propriétaires et employés, … »

Pour rappel, les GEJS viennent accompagner les coopératives collinaires lancées sur les 3.200 collines du Burundi. Un échec cuisant, selon toujours l’Adisco. A ce jour, celles-ci ont déjà reçu, en prêt, 32 milliards Fbu. Malheureusement, certaines d’entre elles, ou la plupart, ne pourront pas les rembourser. Les raisons : « Elles ont investi dans des activités qui ne peuvent pas générer de l’argent. Ce programme a été lancé à la hâte, et note une absence totale d’encadrement, de suivi. » Les jeunes intellectuels pourront-ils faire mieux ? La question à 40 milliards Fbu …

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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