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« Sagwa » : l’indépendance, ou pas ? Le Burundi face à son histoire

Nous sommes dans les années 1960. Après la mort du Héros, une décision qui déterminera l’avenir de toute une nation doit se prendre. Deux femmes : Ma Rwaga exigeant que l’indépendance soit le plus tôt possible, et l’autre, Ma Biro, implorant que l’on se donne plus de temps. Hier soir, la pièce de théâtre notait sa première présentation au siège de Buja Sans Tabou …   

18h. Sourires aux lèvres, les premiers spectateurs arrivent d’un pas décidé bien avant l’heure, et sont directement dirigés vers la salle d’exposition pour alimenter leur vue en attendant le début du spectacle. Dans un coin, on peut apercevoir des stands de boissons. Les spectateurs s’installent confortablement dans leur siège, un verre à la main guettant les acteurs.

Deux actrices à l’origine de la pièce : Laura Sheïlla Inangoma et Claudia Munyengabe. « Sagwa » ouvrait artistiquement l’année 2020, qui « réserve une multitude de créations et d’échanges poignantes les unes après les autres », promet le Théâtre Burundais.

La pièce

Même si Ma Biro (rôle interprété par Claudia Munyengabe) se peine à vouloir avertir du danger d’une indépendance hâtive, l’autre partie de Ma Rwaga (rôle interprété par Sheila Inangoma) est convaincue du contraire. Et pour concrétiser leur objectif, quoi de mieux que l’hymne national, « un trésor qui réunirait tous les Burundais », défend-elle. « Père Jean » (interprété par Butoyi Alain Kay) se voit alors précipitamment ordonner de composer « Burundi Bwacu ».Le public est hypnotisé, connecté avec les acteurs.

« Telle une mère qui voudrait protéger son enfant contre l’abîme, Ma Biro cherche à nous prévenir des répercussions que nos actions auront dans le futur. Le Burundi tel l’enfant qui veut se rebeller n’écoutera point les conseils de sa mère. C’est ce que j’ai retenu de la pièce », glissera une jeune spectatrice. « Depuis notre enfance, on entend de multiples versions sur l’histoire du Burundi. Certaines erronées d’autres pas », ajoutera une autre. « Sagwa » aura laissé une once de réflexion dans chacun des spectateurs présents.

A la fin, la pièce s’est clôturée par le chant de l’hymne national, les acteurs la main sur le cœur, aussitôt rejoins par le public.

Et cette lycéenne, Naomie, de se confier : « Nous nous retrouvons chaque jour au salut du drapeau à l’école. L’hymne nationale, je le connais par cœur. Mais j’avoue que c’était la première fois que je le chantais avec autant de conviction et de fierté, un moment fort » …

Un article rédigé par Chelsea Noella Inamigisha dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme membre du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.

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